Vers l'excellence agricole : Etchegoyenea

Exploitation de taille modeste, transmise de père en fils et en gendre et agrandie au détriment de micro-exploitations voisines, Etchegoyenea se signale à la fois par son ascension foncière et par son dynamisme agricole. Résolument tournée vers l'élevage, elle multiplie par quatre sa surface en herbe1058 et atteint à la fin du siècle l'excellence agricole.

L'ascension de l'exploitation commence en 1848, lorsque Jean Acheritogaray reçoit à la veille de son mariage la quasi-totalité des biens de ses parents1059. Le petit domaine d'une quinzaine d'hectares consacre alors aux labours près de trois hectares, soit les 2/3 de sa superficie cultivée. Jean Acheritogaray n'a guère à s'endetter pour désintéresser ses cohéritiers. Jeanne, sa sœur unique, n'échappe au célibat qu'en épousant un journalier, malgré l'opposition de ses parents. Elle ne reçoit, sous la menace d'un procès, que 1 500 francs pour un bien évalué 9 000 francs1060. Jean Acheritogaray a par ailleurs la chance de prendre tôt la direction effective de l'exploitation : en échange d'une pension viagère en froment et en maïs versée à ses parents et de quelques réserves de jouissance, il en devient pleinement propriétaire à l'âge de trente ans.

Il entreprend immédiatement d'agrandir son domaine. Comme son voisin et concurrent de Sansoenea1061, il guette les parcelles à vendre, attend patiemment la disparition des micro-exploitants, bénéficie du démantèlement des propriétés bourgeoises. Sa première acquisition en 1851 est celle de Mougniteguia : une maison, un jardin, 80 ares de labour et un petit pré en partie enclavés dans les terres d'Etchegoyenea. Jean Iribarnegaray et Marie Harriague, qui en étaient propriétaires depuis 1821, sont morts sans laisser de successeur : leurs deux fils ont de longue date quitté la commune pour ouvrir une tannerie en Espagne1062. Ils se déclarent "négociants et fabricants de cuir" en Galice lorsqu'ils liquident leur héritage, entre 1851 et 1855 : six propriétaires se partagent les cinq hectares de fougeraies et de pâtures, tandis que le petit domaine aggloméré, vendu en bloc à Etchegoyenea, garde son unité1063. Mais les journaliers qui l'habitaient y sont recensés pour la dernière fois en 1856. La maison est détruite en 1861, et la petite exploitation transformée en prairie est annexée à Etchegoyenea1064.

Dix ans plus tard, le démantèlement d'Erraya1065, dont il est le principal bénéficiaire, est l'occasion pour Jean Acheritogaray de franchir une nouvelle étape : pour 7 580 francs, il achète une pâture et surtout près de trois hectares des plus belles prairies de la métairie, dont les terres voisinent les siennes1066. Les pâtures, nécessaires aux fourrages d'hiver, viennent bientôt compléter les prés. Pour 600 francs, il en achète plus de six hectares d'un seul tenant à Pierre Larre en 18651067. En 1882 enfin, il fait l'acquisition de la plus grande pâture d'Haramburua, micro-exploitation voisine dont les héritiers se sont dispersés1068.

Lorsque sa dernière fille, dont il fait son héritière1069, se marie en 1888, Etchegoyenea a pris rang parmi les "bonnes maisons" de Hélette. En quatre décennies, Jean Acheritogaray a doublé la superficie et la valeur de sa propriété1070, qui atteint une trentaine d'hectares. Il a remembré ses prés, en procédant à un échange avec Sansoenea1071. Il a fait son entrée au conseil municipal en 1860, et occupe les fonctions de maire de 1871 à sa mort en 18841072. Le mariage de Marie-Thérèse consacre la réussite de la maison : son époux Bertrand-Geneviève-Léon Berho, tanneur aisé de la commune voisine d'Irissarry, apporte 15 000 francs en mariage1073. Il est aussi le neveu du dernier notaire de Hélette.

Tout en continuant à diriger sa tannerie, Léon Berho devient chef d'exploitation et poursuit l'œuvre patiemment entreprise par son beau-père1074. En 1889, il parvient à mettre la main sur Istillartia, une micro-exploitation enclavée dans ses terres et longtemps convoitée par Jean Acheritogaray. Tout au long du siècle, une dynastie de journaliers et de blanchisseuses a désespérément tenté, au prix de l'indivision et du célibat, de se perpétuer sur les 90 ares de cultures d'Istillartia1075. En 1855 déjà, Jean Acheritogaray prêtait 700 francs aux trois sœurs Aguerre, l'une veuve, les autres célibataires, en échange d'une option sur la vente1076. En 1858 suivait un autre prêt de 500 francs1077. Mais en 1864, Dominica, domestique à Bayonne, s'acquittait de la dette puis se brouillait avec son voisin1078. La disparition prématurée de l'héritière1079 en 1881, puis de Dominica en 1888 laisse une exploitation endettée et sans successeur. Dernière survivante, Marie Aguerre quitte Istillartia pour rejoindre sa fille cadette mariée à un tanneur d'Hasparren. Ses deux fils sont partis pour l'Amérique1080. Des 4 215 francs de la vente finalement consentie à Léon Berho, elle ne touche que 800 francs : la quasi-totalité est versée aux créanciers1081.

Istillartia toutefois ne disparaît pas tout à fait. Léon Berho, qui a besoin de bras, y maintient jusqu'à la guerre un ménage de journaliers, puis de fermiers. Etchegoyenea en effet ne dispose que d'une main-d'œuvre familiale très réduite, et s'agrandit encore en 1901 des terres d'une troisième micro-exploitation, Barberteguia. Comme Istillartia, cette petite propriété indivise de deux hectares a abrité pendant un demi-siècle une fratrie de célibataires, couturières, blanchisseuses, et sans doute journalières à la belle saison. Comme Istillartia aussi, elle a désespérément résisté, et s'est même agrandie en 1858 de 70 ares des terres d'Erraya. Mais lorsque la dernière des sœurs disparaît en 1892, l'exploitation est privée de successeur. Les neveux, puis les petits neveux ont tous quitté la commune. Sept d'entre eux sont entrés en religion, trois se sont installés, comme négociant ou boulanger, dans les petits centres urbains de la région, Cambo, Hasparren, Biarritz1082. Un temps louée à un douanier retraité et une tisserande, la maison est vide en 1911, et ses quatre petites parcelles de prés et de labours sont absorbées par Etchegoyenea.

Mais le déclin des journaliers arrive à son terme. Hélette, où l'on dénombrait 168 journaliers en 1852, n'en compte plus que huit en 18921083. Arrive aussi à son terme le processus de concentration foncière qui, pendant un demi-siècle, a accompagné leur départ ou leur extinction. Aussi Léon Berho cherche-t-il désormais des arrangements avec ses voisins. Les années 1900-1910 sont celles du remembrement : entre exploitations voisines s'échangent de minuscules portions de parcelles d'une dizaine d'ares, qui viennent régulariser les soles et faciliter l'irrigation des prés.

L'irrigation des prairies naturelles est en effet l'une des principales préoccupations et l'une des réussites de l'exploitation. Le partage et la canalisation des eaux qui descendent du Mont Baygoura font l'objet de transactions entre voisins et de clauses précises dans les contrats de vente. En 1853, Jean Acheritogaray réclame une indemnité à Jean Etcheverry, propriétaire de Consoloa, qui vient de détourner une partie des eaux du ruisseau Erraïcooura : "il a construit un mur" en bordure du pré d'Etchegoyenea, "sur lequel il a en outre pratiqué une rigole en maçonnerie d'une longueur de 55 mètres à partir de la prise d'eau, sur une largeur de 55 centimètres, pour conduire les eaux dans sa prairie"1084. Jean Acheritogaray a fait de même en creusant une rigole qui arrose ses nouveaux prés : en 1880, un échange de parcelles prévoit qu'il continuera à bénéficier de cette eau dix jours par mois1085. Le démantèlement d'Erraya surtout impose aux nombreux acquéreurs une réglementation minutieuse de la distribution de l'eau. Le maçon Durruty pourra irriguer trois jours par mois, mais en n'utilisant que la moitié du volume d'eau, Jean Larteguy quatre jours "pendant les deux mois les plus favorables", le cordonnier Haran quatre jours par an en mars et avril. L'aubergiste Curutchet pourra utiliser huit jours par mois l'eau de la rigole de 33 centimètres de large qui traverse sa parcelle jusqu'au pré d'Etchegoyenea. Pour son autre pré enfin, Jean Acheritogaray est autorisé à établir deux nouvelles prises d'eau et une rigole1086. "Les canaux d'irrigation aménagent (sic) l'eau dans toutes les directions; aussi le fourrage abonde", se félicite en 1893 le jury du concours départemental des domaines1087. En 1905 à nouveau, Léon Berho présente sa candidature pour un prix d'irrigation1088. En 1914, 3/5 des terres cultivées sont consacrés aux prés, qui sont non seulement irrigués mais fumés.

Insensiblement, le changement s'introduit au sein du système de cultures ancien. Un verger a été arraché, une petite vigne plantée, la culture du lin, concurrencé par le coton, a semble-t-il été abandonnée depuis 1848. Sur les quatre hectares de labour d'autre part, les céréales ont en partie cédé la place aux prairies artificielles, "vastes et en plein rapport" selon le jury. La production de maïs, remplacé par le froment dans l'alimentation humaine, est de plus en plus destinée au bétail 1089 : le grenier se vide de tout son maïs pendant la période d'engraissement, et ne contient plus que du froment à l'arrivée du printemps1090. L'exploitation s'est clairement orientée vers la production de fourrages et l'élevage, s'est ouverte aux marchés, a adopté de nouvelles cultures et de nouvelles techniques. Quels ont été l'ampleur et les rythmes de ces changements? C'est ce que les sources, relativement abondantes mais disparates, permettent mal d'apprécier. Les réserves de jouissance qui accompagnent la donation-partage de 1848 donnent des indications sur les productions vivrières, les bâtiments d'exploitation et les amendements, mais ni sur le cheptel, ni sur l'outillage. L'inventaire de 1884 et le contrat de mariage de 1888 en revanche détaillent le bétail et les instruments agricoles. Le palmarès du concours de 1893 apporte quant à lui des appréciations plus qualitatives, et souvent évasives.

Lorsque le notaire inventorie les biens de l'exploitation après le décès de Jean Acheritogaray en 1884, il trouve dans l'étable huit têtes de bovins : une paire de bœufs et une paire de vaches sans doute destinés avant tout au travail, mais aussi une vache pleine, deux vaches bretonnes et une génisse pour la production laitière et la reproduction. A cette date, les bœufs engraissés à la morte saison ont probablement été vendus : la maison détient une créance verbale de 250 francs sur un boucher de Bayonne. Le cheptel bovin, d'une valeur de près de 2 000 francs, est la principale richesse de l'exploitation. Mais elle se livre aussi à l'élevage mulassier : les deux juments et leurs deux mules sont évaluées 1 200 francs. Comme les bœufs, les porcs sont engraissés pendant l'hiver : deux jeunes porcs seulement sont inventoriés en avril, mais ils sont sept lors du mariage de Marie-Thérèse en novembre 1888. Nourri sur les pentes du Mont Baygoura où Etchegoyenea possède de vastes pâtures, le troupeau d'ovins enfin n'apparaît pas à l'inventaire, de même que la basse-cour, mais a sans doute toujours existé1091.

Le cheptel destiné à la vente fait l'objet d'une sélection. En 1893, "comme dans toutes les fermes de la région", les bovins sont issus du croisement de la race locale, rustique et apte au travail, et de la race plus récente d'Urt, "bonne pour le travail, suffisante pour le lait, excellente pour la boucherie"1092. Les brebis traditionnellement élevées pour le lait et la reproduction font place aux moutons engraissés pour la boucherie. Le commerce des bestiaux est devenu depuis le milieu du siècle la principale activité de la région. A Hélette comme à Hasparren, foires et marchés attirent les bouchers de Bayonne et les maquignons français et espagnols1093. L'affluence considérable oblige la municipalité à prolonger la foire de novembre et à réglementer à plusieurs reprises les droits de place. Dans les quatorze cantons du Pays basque se tiennent en 1892 vingt-huit foires où, des bœufs aux poules, les exploitants viennent écouler les produits de leur élevage1094. Seules la mévente de la fin du siècle et la faillite de quelques maquignons1095 interrompent brièvement ce florissant commerce.

C'est sur les prés et le cheptel qu'a porté l'essentiel des efforts de l'exploitation. Les terres, chaulées et marnées1096, reçoivent un abondant fumier de ferme mais le rapport du jury ne fait pas état, en 1893, de l'utilisation d'engrais chimiques1097. L'outillage agricole, "suffisamment complet pour l'exploitation du domaine", ne mérite pas non plus de mention particulière. A l'inventaire de 1884, il est encore rudimentaire et de faible valeur. Les instruments les plus coûteux sont alors les quatre charrettes, évaluées 180 francs. Les trois herses et les deux "charrues à coutre et à soc" ne valent pas 40 francs : comme les huit râteaux, ce sont encore des outils de bois, en grande partie de fabrication domestique. La valeur de l'ensemble, estimée 315 francs, ne dépasse pas celle de l'outillage aratoire du métayer d'Harismendia dix ans plus tôt1098. En 1895 en revanche, Léon Berho est propriétaire d'une batteuse achetée en commun avec son oncle Paulin Durrels, fils de l'ancien notaire, son beau-frère Michel Acheritogaray, courtier en bestiaux, le boucher Camblonc, et le vétérinaire Franchisteguy. Par l'intermédiaire de ce réseau d'entrepreneurs, propriétaires fonciers et membres du conseil municipal, l'innovation s'introduit aussi chez les petits exploitants de la commune qui louent à tour de rôle la machine1099.

Pour la petite exploitation, le changement agricole toutefois ne passe encore ni par la mécanisation ni par l'adoption d'engrais chimiques. Il faut le chercher du côté d'une orientation accentuée vers l'élevage, qui s'accompagne à la fois du progrès des cultures fourragères au détriment des emblavures et d'une augmentation des rendements grâce à des fumures plus abondantes. Depuis longtemps tournée vers l'élevage et la production de maïs, la polyculture vivrière s'infléchit à partir des années 1860 vers l'engraissement spéculatif des bestiaux. Cette dynamique collective, nourrie par l'ouverture des marchés et les mouvements de la propriété, génératrice de conflits et de solidarités1100, échappe à l'alternative entre immobilisme et révolution agricole. De ce fait, elle échappe aussi largement au regard de l'historien.

Notes
1058.

Voir tableau 14 et plan 17 en annexe : Les terres d'Etchegoyenea (1834-1914). Etchegoyenea, propriété et utilisation des terres.

1059.

Voir arbre généalogique en annexe (15).

1060.

Le montage de la succession est d'évidence destiné à déshériter la sœur. En mars 1848, les parents signent une reconnaissance de dette de 5 000 francs en faveur de leur fils, et extorquent à leur fille une déclaration par laquelle elle renonce à toute réclamation. Au mois d'août, "voulant prévenir les contestations que pourrait faire naître entre leurs enfants le partage de leurs biens immeubles", ils procèdent à la dévolution de leurs biens par donation entre vifs. Jean s'engage alors à verser 1 500 francs à sa sœur : "750 francs quand elle se mariera du consentement de ses père et mère, mais si à la mort de l'un d'eux elle n'était pas mariée, dans ce cas elle aurait droit d'exiger cette somme, et les 750 autres francs au décès des donateurs". Or l'année suivante les parents s'opposent au mariage de leur fille. Le notaire se déplace en vain à Etchegoyenea pour leur transmettre deux actes respectueux. En 1854, après la mort de son père, Jean Acheritogaray refuse encore de dédommager sa sœur qui s'est mariée sans le consentement parental. Mais inégalité devant l'héritage ne signifie pas exclusion de l'héritage, et les médiations villageoises sont favorables à la soeur : "un procès allait s'engager entre eux lorsque rapprochés par des amis communs ils ont mis fin à leurs discussions". Jeanne reçoit finalement les 1 500 francs promis. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8881 : obligation et quittance du 28 mars 1848, donation entre vifs du 30 août 1848, contrat de mariage du 15 septembre 1848, actes respectueux des 6 et 10 septembre 1849. III-E 8883 : transaction du 11 octobre 1854.

1061.

Voir chapitre 5 : Sansoenea, une petite exploitation en ascension.

1062.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutations par décès des 24 décembre 1827 et 10 mai 1844.

1063.

Le cœur du domaine est vendu 1 200 francs à Jean Acheritogaray en 1851, les cinq hectares de pâtures rapportent un peu plus de 500 francs. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8882 et 8883 : ventes des 11 mars 1851, 17 mars 1852, 29 mai 1852, 2 et 3 juillet 1855.

1064.

Arch. com. Hélette : listes nominatives de recensement et matrice cadastrale.

1065.

Voir chapitre 2 : Erraya, une métairie démantelée.

1066.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8885 : ventes des 6 février 1861 et 2 août 1862. III-E 8887 : quittance du 19 juillet 1866.

1067.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8886 : vente du 28 décembre 1865. III-E 18042 : quittance du 28 décembre 1873.

1068.

Elle était jusqu'en 1841 la propriété d'un menuisier, dont le fils unique est décédé en Amérique. Aucun de ses neveux, qui en héritent en 1874, n'habite la commune : l'un est cultivateur à Buenos-Aires, une autre a épousé un instituteur, la dernière est mariée à Saint-Jean-de-Luz. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutations par décès des 19 octobre 1838, 3 juillet 1841, 20 avril 1867, et 21 janvier 1874.

1069.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18045 : testaments des 3 avril et 19 décembre 1883.

1070.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutations par décès des 2 octobre 1883 et 1er octobre 1884.

1071.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18044 : échange du 31 janvier 1880.

1072.

Arch. com. Hélette : registres des délibérations municipales.

1073.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18091 : contrat de mariage du 11 octobre 1888.

1074.

En mai 1892, Léon Berho prend la succession de son beau-père au conseil municipal. Le 2 août de la même année, il demande à être dispensé d'exercices militaires : "il est seul à diriger les travaux de sa ferme […] Fils unique de veuve il est obligé d'aider sa mère veuve âgée et malade dans ses travaux pour la direction d'une tannerie". Arch. com. Hélette : registres des délibérations municipales.

1075.

Voir en annexe : Istillartia, l'extinction d'une dynastie de journaliers (16).

1076.

"Si lesdites sœurs Aguerre prenaient la détermination de vendre […] elles prennent l'engagement […] de donner la préférence audit Acheritogaray à prix égal", précisait l'acte notarié. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8883 : obligation du 27 décembre 1855.

1077.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8884 : obligation du 28 janvier 1858.

1078.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8886 : quittance du 9 janvier 1864. 4U12/26 : affaire du 24 septembre 1868.

1079.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18044 : testament du 20 décembre 1879.

1080.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1R / 415 à 865 : registres matricules de recrutement.

1081.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18046 : vente du 27 janvier et quittances du 2 février 1889.

1082.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutations par décès des 20 avril 1855, 25 mars 1869, 15 février 1878, 20 mai 1880, 22 juillet 1892, 2 mars 1895 et 6 mars 1897. Arch. com. Hélette : listes nominatives de recensement et matrice cadastrale.

1083.

Comme toujours, les données des enquêtes agricoles n'indiquent que des tendances. Elles comptabilisent parfois les seuls chefs de famille, parfois tous les membres de leur famille. Les recensements ne sont guère plus fiables : les journalier(e)s, dont les activités sont saisonnières, y sont généralement dénombrés parmi les ouvriers (fileuse, tisserand, blanchisseuse…), ou dans la catégorie vague des cultivateurs. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 6M-161 : enquête décennale de 1892. Arch. com. Hélette : enquête agricole de 1852.

1084.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8882 : transaction du 1er janvier 1853.

1085.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18044 : échange du 31 janvier 1880.

1086.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8884 et 8885 : ventes des 18 août 1859, 27 février 1860, 6 février 1861 et 2 août 1862.

1087.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1-J-269 : rapport du jury départemental d'agriculture (1893).

Voir le rapport en annexe (18).

1088.

Arch. nat. F10 / 1779. Concours départemental d'agriculture, Basses-Pyrénées, 1905.

1089.

"Autrefois dans quelques parties du département le paysan vendait son froment et se nourrissait presque absolument d'un certain pain de maïs appelé mesture, qui était lourd et peu digestif. Aujourd'hui le froment est la base de l'alimentation rurale, mais on le mélange encore avec du maïs […] Les animaux consomment tous du maïs quand on les prépare pour la vente. Les volailles engraissées au maïs sont excellentes […] Le bœuf n'est amené au fin gras qu'avec la farine de maïs". A. de CASTAREDE, "Le département des Basses-Pyrénées. Agriculture", ouvrage cité, 1892, p. 467.

1090.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18045 : inventaire du 16 avril 1884.

1091.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18045 : inventaire du 16 avril 1884. III-E 18091 : contrat de mariage du 11 octobre 1888.

1092.

A. de CASTAREDE, ouvrage cité (1892).

L'origine mal connue de cette race récente du Bas-Adour remonte, selon les auteurs, soit à l'épizootie de 1774, soit aux guerres napoléoniennes. La société départementale d'agriculture lui fait en 1891 une place à part dans son herd-book : "C'est une des variétés les moins anciennes du département. Elle est de création toute récente. Lors du grand passage des troupes qui eut lieu en 1815, tous les animaux du pays avaient été réquisitionnés pour la nourriture des armées; au dire des anciens, il ne restait même plus trois vaches dans le pays. Mais comme tous ces animaux avaient été bien payés, les cultivateurs reconstituèrent leurs troupeaux avec des animaux achetés un peu partout dans les régions voisines". Bulletin de la Société d'agriculture des Basses-Pyrénées, n°20, janvier 1892.

1093.

A Hélette se tiennent depuis 1750 deux foires annuelles, à l'origine destinées l'une aux chevaux et mulets, l'autre aux ovins. Jean CURUTCHET, Heleta, ouvrage cité, pp. 25-26 et 39.

Voir documents 19 et 20 en annexe : foires et marchés de Hélette; le marché d'Hasparren.

1094.

Société d'agriculture des Basses-Pyrénées, Annuaire pour 1892.

1095.

Michel Acheritogaray, cadet d'Etchegoyenea, en est une des victimes. Aubergiste à Hélette, il est aussi courtier en bestiaux. La crise de 1897-1898 le conduit à la faillite : en deux ans, ses dettes à l'égard d'un marchand de bétail de Garris et d'un négociant de Saint-Jean-Pied-de-Port atteignent 16 000 francs. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18046 : obligations des 24 février et 5 mars 1898, vente immobilière du 5 avril 1898, vente mobilière et bail à ferme des 18 et 25 juin 1898.

1096.

La donation entre vifs de 1848 consacrait déjà plusieurs articles aux emplacements à soutrage, à la vasière "qui sera jouie pendant deux ans par le fils, puis pendant un an par les donateurs", ainsi qu'au four à chaux que possède la maison.

1097.

Les engrais industriels ne semblent faire leur apparition dans la commune qu'à l'extrême fin du siècle. En 1898, le palmarès du concours des domaines indique que le boucher Camblonc, propriétaire d'Ainciburua à Hélette, fait usage d'engrais chimiques. A la même époque, un fermier déclare au juge de paix avoir fait pour son propriétaire un transport de guano. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1-J/1269 : rapport du jury départemental d'agriculture. 4U-12/44 : audience du 1er mai 1900.

1098.

Voir chapitre 6 et annexes : les métayers d'Harismendia.

1099.

Un conflit à propos du prix de la location oppose en 1900 les co-propriétaires de la batteuse à Jean Garat, qui cultive cinq hectares à Hélette. Garat "avait traité pour le battage de son froment avec le sieur Franchisteguy, à forfait pour la somme de vingt francs. Déjà précédemment il a pendant quatre années fait dépiquer son froment aux mêmes conditions […] Franchisteguy est co-propriétaire d'une batteuse en société avec les quatre autres propriétaires co-associés". Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 4U-12/44 : affaire du 20 février 1900.

1100.

La confrérie du bétail de Hélette, dont on trouve quelques traces autour de 1860, témoigne de ces solidarités entre éleveurs. Voir chapitre 3 : les comptes de tutelle d'Errecartia.