4-1°/- La compétence linguistique

Tout discours se conçoit dans une langue. La maîtrise de ce code linguistique est le premier impératif dans la compréhension d’un énoncé. C’est ce que C. Orecchioni nomme compétence linguistique :

‘« Elle prend en charge, pour leur assigner des signifiés en vertu des règles constitutives de la «langue », les signifiants textuels, cotextuels et paratextuels (ou du moins prosodiques) ». 76

Chaque unité de discours renvoie à un référent dont le décodage requiert la compréhension de la langue dans laquelle est formulé ce contenu. Comprendre la langue est ainsi la première condition pour déchiffrer un contenu qu’il soit implicite et même explicite. Le déchiffrage d’un implicite ne se fonde-t-il pas d’abord sur la compréhension de ce qui est explicite ? Le sens premier du mot est la première étape qui conduit à l’explicitation du sens caché. D’où le fait que l’humour recquiert souvent une compétence linguistique particulièrement élevée : la compréhension des jeux mots, par exemple, ne peut s’envisager en dehors de cette compétence, associée évidemment à la deuxième, qui est l’encyclopédique. Dans le cas de nos journaux, le français est la langue de base qu’il faut comprendre pour les lire. Mais, cette langue est traversée de références locales qui font le lien entre compétence linguistique et encyclopédique. Par exemple, lorsque Le Lynx écrit « laveur de chat », le niveau linguistique reconnaît un groupe nominal, composé de trois mots distincts, qui veut dire quelqu’un qui lave un chat. Il est clair que le niveau implicite, renvoyant à la culture guinéenne permettrait de mieux saisir le contenu de l’expression, d’où la nécessité du recourt à la deuxième compétence.

Notes
76.

C. Orecchioni, 1986, p. 161