4-2°/- La compétence encyclopédique

Lire un texte, c’est certainement mettre en œuvre un savoir linguistique. Mais cet outil n’est pas seulement composé de règles syntaxiques et grammaticales. Les mots, les concepts qui le composent sont empreints d’utilisations antérieures et historiques dont la connaissance est nécessaire à la compréhension effective du discours. Donc, les conditions d’énonciation, les niveaux implicites recouvrent cette deuxième compétence. Selon, C. Orecchioni

‘« Si la compétence linguistique permet d’extraire les informations intra-énoncives (contenues dans le texte et le cotexte), la compétence encyclopédique se présente comme un vaste réservoir d’informations extra-énoncives portant sur le contexte ; ensemble de savoirs et de croyances, système de représentations, interprétations et évaluations de l’univers référentiel, que l’on appelle, c’est selon, « axiomes de croyance », « bagage cognitif », « informations préalables », « information en coulisse »(Zokovskij), « postulats silencieux »(Korzybski), « complexe de présupposés »(Schmidt), « système cognitif de base »(Flahault), « background information »(Searle, Noardman), « assomption contextuelle préalable »(Searle), « univers d’assomptions » (Martin, Rastier)etc. et dont une petite partie seulement se trouve mobilisée lors des opérations de décodage ». 77

Cette compétence, incluant (d’après C. Orecchioni) celle que nous pouvons qualifier de «compétence idéologique » du sujet parlant ou écrivant, agit quasiment dans tous les discours. Intervenant déjà dans le déchiffrage des contenus explicites, elle est encore plus sollicitée dans celui des implicites. Précisons cependant que les compétences linguistique et encyclopédique se complètent. Ainsi, dans une opération de décodage, s’effectue -t-il un constant va et vient entre les informations intratextuelles et extratextuelles.

Si nous reprenons notre exemple de « laveur de chat », la compétence encyclopédique intervient pour savoir que l’expression est la traduction littérale de son équivalent en Soussou (langue guinéenne) qui se rapporte à un hypocrite, un obéquieux, un lèche-botte.

Notes
77.

C. Orecchioni, 1986, p. 162