4-4/°- La compétence rhétorico-pragmatique

C. Orecchioni reconnaît qu’il y a difficulté à baptiser au mieux cette dernière compétence. Faut-il la nommer « rhétorique », ou «pragmatique  », ou encore «rhétorico-pragmatique », ou «pragmatico-rhétorique » ? Toujours est –il qu’elle désigne

‘«l’ensemble des savoirs qu’un sujet parlant possède sur le fonctionnement de ces «principes » discursifs qui sans être impératifs au même titre que les règles de bonne formation syntaxico-sémantique, doivent être observés par qui veut jouer honnêtement le jeu de l’échange verbal, et que l’on appelle selon les cas «maximes » ou «principes conversationnel (le) s»(Grice), «lois de discours »(Ducrot), «postulats de conversation »(Gordon et Lakoff), «postulats de communication normale) (Revzine) ».’

Nous allons nous arrêter sur ces mots. Nous sommes certain de n’avoir pas tout dit sur l’implicite, ou sur le comique, ou en règle générale sur la satire. Mais, un travail scientifique ne peut avoir la prétention d’épuiser un sujet. Nous avons voulu juste repérer quelques grandes lignes qui devront nous servir à mieux comprendre le fonctionnement discursif de notre objet d’étude. Il faut retenir que dans la satire ces compétences sont à l’œuvre, puisque, comme nous l’avons démontré, le discours satirique se fonde essentiellement dans une relation de complicité entre le satiriste et le destinataire. La connaissance de la langue, la maîtrise de la culture et des idéologies locales, sont les préalables à la construction du texte satirique. L’auteur ne peut prétendre convaincre et séduire (rhétorique) si les deux premières compétences ne sont reconnues à son destinataire. De même, son pouvoir d’exercer un rôle politique dans l’espace public passe par la nécessité à renvoyer à des situations connues. La satire ne peut envisager un effet (pragmatique) si son discours ne s’appuie pas sur des savoirs diffus dans la société, ou du moins dans son lectorat.