CHAPITRE 2 : LA PRESSE SATIRIQUE AFRICAINE

Les journaux qui font l’objet de cette thèse sont tous des médias jouant sur l’ironie et l’humour pour dénoncer, fustiger les dérapages politiques que connaît le continent africain. Cependant, chaque média a son histoire propre, plus ou moins ancienne, plus ou moins chaotique, en fonction du cadre local qui a favorisé son émergence. Mais, paradoxalement, au-delà de cet aspect, du cadre spécifique de chacun, au delà des particularismes revendiqués par chaque rédaction, cette presse au ton audacieux partage des réalités communes : un environnement politique austère, une ligne rhétorique basée sur les ingrédients fondateurs du genre satirique, mais aussi et surtout un discours traversé, de long en large, des couleurs locales. C’est, bien entendu, cette empreinte culturelle africaine qui est à la source de cette réflexion : existerait-il des règles de fonctionnement propres à la presse satirique africaine ? Sur quelles bases se construit ce discours ?

Mais avant d’en arriver à une analyse globalisante, un premier regard s’impose. Une première présentation des journaux serait plus que nécessaire, pour situer le projet initial de chacun et surtout l’environnement politique et historique, social et culturel de sa naissance. Ensuite, nous n’oublierons pas de jeter un regard sur le dispositif qui les soutient. Donc, puisque nos journaux évoluent chacun dans un cadre politique et social spécifique, cette présentation ne devrait pas ignorer l’explication de la situation, un recadrage historique et politique de chaque pays, chaque environnement qui a vu naître ces médias.

Pour mieux appuyer nos observations, nous allons poser d’abord quelques outils indispensables à la compréhension de tout discours médiatique. Comprendre un journal exige d’abord une première lecture de ses propriétés si ce n’est figées, du moins stables : le dispositif