TROISIEME PARTIE : SATIRE ET POLITIQUE

Introduction ( troisième partie)

Comment le politique est-il représenté dans les journaux satiriques africains ? C’est à cette question que nous allons tenter de répondre dans cette troisième partie de notre étude.Cette représentation est à regarder sous les deux angles de la caricature, tels que nous les définissions au début de ce travail, c’est à dire à la fois une caricature graphique et textuelle. Justement, puisque nous posons cette question de la caricature, il va de soi que nous ne pouvons pas faire l’économie d’une définition de l’objet. Ainsi, ferons-nous d’abord le choix de poser quelques préalables théoriques qui permettent de saisir les contours de la caricature.

La naissance des journaux satiriques africains, intègrant donc le jeu de la caricature, sonne l’émergence d’une presse engagée dont il faudra examiner les prolongements en terme de légitimité dans le paysage politique en Afrique. Une fois que nous aurons posé ces prélimiaires, nous essaierons de voir comment les théories satiriques trouvent un échos dans ces journaux. Ensuite, à travers une analyse de discours, nous aborderons, concrètement, la question du traitement politique dans ces médias. Par une analyse des personnages et des événements qui apparaissent dans ces pages, nous tenterons de vérifier notre hypothèse qui affirmait ces journaux comme les lieux de critique systématique des hommes et des institutions politiques : Lansana Conté, Abdoulaye Wade, Blaise Compaoré, etc. ou encore la corruption, le népotisme, ce sont là quelques unes des pistes d’entrée par lesquelles nous aborderons cette question du lien de la satire avec le politique. C’est aussi à travers cette analyse que s’esquissera une première apparoche du profil du lectorat. En effet, comme nous le remarquerons, analyser ces discours, c’est faire remonter à la surface plusieurs messages implicites qui profilent le lectorat auquel s’adressent ces journaux. Nous rappelons enfin que notre analyse se fonde à la fois sur les ingrédients reconnus à la satire (notamment l’utilisation des jeux de mots) et sur des outils propres à l’analyse des médias.