3-2°/- Evénements ciblés : lieux de subjectivité de la satire ?

Nous voudrions commencer cette analyse par une série d’articles qui se sont déclinés dans plusieurs numéros du Lynx . Rappelons, à toutes fins utiles, que lorsque nous tenons entre les mains le satirique guinéen, on peut tout de suite être interpellé par l’épigraphe en haut et à gauche de la une. Le journal annonce le bras de fer qu’il entend engager avec les pouvoirs politiques guinéens, en général, et avec le Président de la République en particulier. Quand on oppose une citation d’Arthur Koestler (« L’histoire se fiche pas mal que vous vous rongiez les ongles ») à la phrase du Chef d’Etat (« Je n’ai pas peur des critiques »), il ne fait rien d’autre qu’avertir qu’il sera question d’ une critique ouverte de la gestion publique de la Guinée, n’en déplaise à ceux qui se sentent visés et qui reprochent à ces journaux de ne pas être objectifs.

Aucun numéro du Lynx n’épargne Lansana Conté ni son administration, étant entendu que, de toutes façons, le monde politique, nous l’avons dit, représente un véritable fond de commerce pour la presse satirique en général, et africaine, en particulier. La preuve patente de l’intérêt que Le Lynx porte au Président guinéen est le surnom dont il l’affuble. Nous avons vu, précédemment, ce qu’il signifie. C’est, en tous cas, le premier pseudonyme que le satirique invente et désormais, il est entré dans le langage quotidien et dans la mémoire collective. Il n’est plus rare d’entendre les gens du peuple utiliser « Fory Coco » lorsqu’ils parlent de Lansana Conté.