4-2°/- Le nouveau roman africain

L’écrivain Congolais Tchicaya U Tam’si disait, en parlant de son rapport au Français :

‘« La langue Française me colonise. Je la colonise à mon tour » 185 .’

Plusieurs années le séparent du dramaturge, Koffi Kwahulé. Mais ce rapport conflictuel avec la « langue du colonisateur » demeure, au-delà de toute considération chauviniste, le point qui les rapproche. En effet, l’écrivain ivoirien, entrant la même logique de dénonciation de la langue imposée, lors d’un entretien, déclarait :

‘« Mon outil c’est le français et j’entretiens avec cette langue des relations conflictuelles, à cause de mon histoire. Je ne suis pas né français, mais un jour on m’a dit : tu parles français. Pour ne pas subir cette langue, il faut que je la fasse sonner autrement. […] C’est une façon de me l’approprier. Je suis donc en situation de transcendance, de dépasser ce qui m’a été imposé » 186 .’

Les justifications de l’utilisation du français, comme langue d’écriture littéraire peuvent se situer sur deux plans : d’abord, il s’agit d’un outil de communication de grande portée. Autrement dit, intégrant la réalité du cercle réduit d’audience que peut représenter le lectorat local d’un pays, le recours au français permet d’élargir la réception des écrits au-delà du continent. D’ailleurs, les écrivains africains eux-mêmes admettent la faible audience de leur travail, comme peut témoigner cette formule ironique de l’écrivain Guinéen, Williams Sassine : « écri-vain ». Il dénonçait ainsi la démarche vaine que constitue l’aventure de l’écriture littéraire en Afrique.

La seconde justification est de l’ordre de la fatalité historique de la médiation linguistique du français.

Les français ont débarqué, un jour, sur les côtes africaines, en imposant leur outil linguistique. La rencontre des deux types de civilisation établit un rapport assez complexe entre, d’un côté l’Européen face aux langues africaines, et de l’autre l’Africain face aux langues européennes. Pour le premier, la mission civilisatrice, à la base de son débarquement sur ces terres, ne pouvait féconder que d’un mépris de tout ce qui appartient à cette culture découverte. Pour l’Africain, la langue du Blanc se conçoit dans une relation de « projection et de sujétion » 187 . Devant une situation de domination et d’assujettissement, il va se réfugier dans son patrimoine local, sa langue. La langue devient de ce fait un refuge, l’expression du refus d’un écrasement, de l’affirmation de soi et d’une revendication politique. Entre cette force qui brandit une identité particulière et le mépris hérité de la colonisation, les écrivains africains vont se lancer dans un défi de revalorisation identitaire qui bouscule des poncifs comme ceux que véhiculait Léopold Sédar Senghor :

‘« Le français nous a fait don de ses mots abstraits- si rares dans nos langues maternelles-, où les larmes se font pierres précieuses. Chez nous, les mots sont naturellement nimbés d’un halo de sève et de sang ; les mots du français rayonnent de mille feux, comme des diamants. Des fusées qui éclairent notre nuit » 188 .’

Pour le poète Sénégalais, se révèle le même dégoût à l’égard des langues africaines que pour les « prophètes de l’évangélisation ». Il n’y aurait aucune lumière, l’impossibilité d’une spéculation intellectuelle serait inhérente à ces langues. C’est l’expression d’une aliénation, dénoncée, par Malick Fall:

‘« Ma fille, s’indigne un marchand de verroterie, chante à tue-tête un hymne qui, paraît-il, raffermit son attachement au pays des Blancs. Elle m’a même appris -la garce- que ma patrie, c’était quelque part au-delà des mers ; que nous avions des mœurs rétrogrades, un langage sommaire, etc. Figurez-vous qu’il y a des sentiments que je ne puis exprimer, faute de vocables appropriés ? C’est ma grande fille qui me découvre ces choses-là » 189 .’

Des ancêtres gaulois, des langues inappropriées pour exprimer des sentiments, ce sont là quelques unes des idées mystificatrices qui participent du « forçage culturel » selon Mongo Béti. Pour lui, cette contrainte est entretenue par l’absolutisme

‘« d’un idiome étranger disqualifié au demeurant par des siècles d’esclavagisme candide ou tortueux. Les langues indigènes, dépositaires du génie des Africains et leur unique moyen d’expression, après avoir été qualifiées sans appel de vernaculaires, étaient refoulées, reléguées, bannies… Essola apercevait, sournoisement implicite partout, l’affreux postulat que, ouvrant seule la porte du bien et du progrès, la parfaite maîtrise de la langue française était la condition nécessaire pour accéder à l’humanité et se libérer des instincts de la bête, ce qui condamnait bien des Français eux-mêmes à l’animalité »(Mongo Béti, Perpétue, Paris, Buchet-Chastel, 1974, p.131).’

A partir de là, nous voyons bien que le mépris exprimé à l’encontre des langues africaines, lors de cette période particulière de l’histoire commune entre la France et certains pays du continent noir, ne peut se justifier que par un impératif idéologique : mystifier et exploiter. Ce projet ne pouvait être sous-tendu que par un discours de négation de tout ce qui apparaît comme un facteur constitutif de l’identité africaine, comme le pilier de la structuration d’une culture et d’une civilisation. Devant le malaise ressenti vis à vis de cette culture imposée de l’oppresseur et de l’exploiteur, puisque celui-ci réduit au silence (c’est le cas de le dire) tous les systèmes linguistiques locaux, va émerger dans ces sociétés, une nouvelle langue au confluent des langues africaines et du français imposé. Une langue qui, à la fois, est une espèce de dégradé bâtard de celle que connaissent les Français de France, et une autre qui donne un coup de pied violent aux règles syntaxiques et grammaticales de la langue française. Pour résumer, cette nouvelle façon de parler le français va se jouer dans deux catégories différentes :

  • la première se développe à la suite de deux romans majeurs de la littérature africaine : « Le devoir de violence », de Yombo Ouologuem, paru en 1968, et « Les Soleils des Indépendances », d’Ahmadou Kourouma, deux ans plus tard, chez le même éditeur (Seuil), après une première publication au Canada, suite à un refus de la France qui dénonçait, justement, le non respect des règles de la grammaire.

Quelques années plus tard, en 1974, dans Littératures ultramarines de langue française (sherbrooke Naaman, p.37), Eric Sellin parlait du nouveau roman africain, en faisant référence aux deux auteurs cités plus haut. La nouveauté de ces ouvrages, certainement par la thématique (on passe de la négritude, de l’éloge d’une Afrique traditionnelle à la dénonciation de cette Afrique corrompue, pillée par les chefs des régimes issus des indépendances), mais aussi par sa langue que A. Ricard qualifiait de

‘« vigoureuse, libre de la tutelle de Paris, qui ne craint pas le calque de la langue française »(« La littérature africaine de langue française et ses problèmes actuels » 190 .’

Les écrivains de cette époque ne se contentent plus de légères retouches, de timides modifications aux formes habituelles. Ils veulent faire parler leurs personnages dans la langue du terroir. La langue devient une sorte d’impératif de vie, le symbole, le préalable et peut être même la finalité de la démarche. Sans la définition de la langue, le personnage tâtonne, il a du mal à naître, comme si cela est l’outil qui préside et conditionne sa naissance. Lors d’un entretien que nous avions eu avec A. Kourouma, à la sortie de son troisième roman, En attendant le vote des bêtes sauvages 191 , l’auteur disait, volontiers, la difficulté, pour lui, de faire exister le héros de son premier roman, Fama, à travers la langue française. C’est seulement lorsqu’il a décidé de lui faire dire son aventure dans sa langue locale, le malinké, (langue du narrateur qui se confond avec celle de l’auteur) que le personnage a commencé à se dessiner. C’est ce que l’on a appelé la phrase malinké de Kourouma. En effet, à la première ligne du classique de l’Ivoirien on peut lire :

‘« Il y avait une semaine qu’avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké » ’

Le verbe finir , (que N. Boni lui prenait soin de mettre entre guillemets dans sa phrase « Mais Bwan était presque « fini »), n’est que la traduction littérale du verbe malinké ( a banna ) qui, littéralement veut dire, précisément, être fini. Mais quand Fama emploie ce mot, il veut dire par là qu’il est mort.

Ce procédé de retranscription des concepts de la langue malinké au français relève de la même logique que celle qui pousse au choix du titre du roman : « Les Soleils des Indépendances » est à entendre au sens de l’ère des indépendances. Mais, en malinké, l’ère se dit soleil.

A l’évidence, il s’agit plus d’une adaptation que d’une invention ou d’une création linguistique, comme le note J. Chevrier (« Une écriture nouvelle » in Notre librairie, n°60, juin-août 1981, pp-7075, cité par S. Dabla, p.58). Les auteurs injectent dans le français toutes les structures métaphoriques et proverbiales qui font la richesse de la parole africaine. A. Kourouma le reconnaît :

‘« Qu’avais-je donc fait ? simplement donné libre cours à mon tempérament en distordant une langue classique trop rigide pour que ma pensée s’y meuve. J’ai donc traduit le malinké en français en cassant le français pour trouver et restituer le rythme africain ».(A. Kourouma cité par S. Badday Moncef : « A. Kourouma, écrivain africain », in L’Afrique littéraire et artistique, n°10, avril 1970, pp.2-8) cité par S. Dabla, pp. 58-59)’

Donc, une langue française à la grammaire malmenée, pliée aux exigences des langues africaines, à la base de la naissance d’une phrase française africaine. Une force qui vient entre autre de cette oralité, tant redoutée et repoussée ; de cette oralité là même qui entrera encore dans les ingrédients de la seconde catégorie de langue.

  • la deuxième catégorie de langue que fait naître la confrontation du français avec les langues africaines, c’est celle des africains qui n’ont jamais mis les pieds à l’école et qui sont obligés de construire leur culture et leurs représentations dans un cadre pratique d’écoute et de discussion.

Autrement dit, ils ne parlent français que parce qu’ils ont entendu d’autres parler cette langue, non dans les classes d’école. Aujourd’hui encore, les rues des villes africaines pullulent de ces hommes (surtout) et femmes qui communiquent tant bien que mal avec cette langue traversée par des accents des langues nationales. C’est une formation linguistique où l’ouie est le principal vecteur de l’apprentissage. Ils ne savent pas lire un seul mot du Français pour suivre, par exemple, l’actualité à travers la presse écrite. Alors, leur réveil et leur soirée sont ponctués au son de RFI ou d’ Africa N°1 . L’oreille collée au transistor, ils décryptent aisément l’essentiel de l’actualité internationale, dans un français que l’ on peut qualifier d’académique. Mais, lorsqu’il s’agit, pour eux, de la parler, comme nous le disions plus haut, ils sont indifférents à toutes les règles éditées par l’Académie Française.

‘« Il n’était pas allé à l’école comme Wangrin. Il parlait le « forofifon naspa », ou le français du tirailleur. En « forofifon naspa », les verbes n’avaient ni temps ni mode et les noms, pronoms et adjectifs, ni nombre ni genre ».(A. H. Bâ, L’Etrange destin de Wangrin, Paris, Union Générale d’Editions, Coll. « 10-18 », 1975, p.32) cité par A-P. Bokiba, Ecriture et Identité dans la littérature africaine, l’Harmattan, 1998, p.20)’

Cette langue dont parlait l’écrivain malien dans son roman, devenu un classique de la littérature africaine, traverse le dernier ouvrage de son homologue Ivoirien, Ahmadou Kourouma. Dans Allah n’est pas obligé, (Editions du Seuil, 2000, pp.9-11)celui-ci retrace l’itinéraire d’un enfant soldat qui traverse les guerres civiles du Libéria et de la Sierra Léone à la recherche de sa tante. La particularité de ce héros se trouve dans la langue qu’il manie pour raconter son histoire. Exactement ! cet outil qui mélange la langue de son terroir et le français. Ce qui donne une ouverture du type :

‘« Et d’abord… et un… M’appelle Birahima. Suis p’tit nègre. Pas parce que suis black et gosse. Non ! Mais suis p’tit nègre parce que je parle mal le français. C’é comme ça. Même si on est grand, même vieux, même arabe, chinois, blanc, russe, même américain ; si on parle mal le français, on dit on parle p’tit nègre, on est p’tit nègre quand même. Ça, c’est la loi du français de tous les jours qui veut ça.’ ‘« … Et deux… Mon école n’est pas arrivée très loin ; j’ai coupé cours élémentaire deux. […] ’ ‘« … Et cinq… Pour raconter ma vie de merde, de bordel de vie dans un parler approximatif, un français passable, pour ne pas mélanger les pédales dans les gros mots, je possède quatre dictionnaires. Primo le dictionnaire Larousse et le Petit Robert, secundo l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire et tertio le dictionnaire Harrap’s».’

Quelques remarques importantes dans cette citation de ce personnage : d’abord, il définit cette expression qualifiant la langue qui fait l’objet de la présente réflexion : p’tit nègre. Dans le premier paragraphe que nous citons, qui apparaît à la première page du roman, il nous dit ce que c’est que cette expression bizarre, qui pourrait nous conduire à une interprétation erronée si nous ne prenons en compte que le sens premier des mots qui la composent. Ensuite, comme nous pouvons le voir, le personnage n’a , effectivement, aucun égard, pour l’ordre grammatical de la langue française, notamment dans la quasi absence d’articles tout au long de son discours que nous rapportons ici. Troisième remarque qui, à notre avis, est certainement la plus pertinente : c’est le parti pris qu’il a de construire un horizon de lecteur qui se divise, globalement, en deux types : les « africains » 192 et les blancs. A partir de la projection de ce que devrait être son lectorat, naturellement, le locuteur (Birahima) s’arme d’outils nécessaires (dictionnaires) au décryptage de son discours.

Ici, il s’agit de quatre dictionnaires qui devraient permettre l’accès au langage utilisé. Trois d’entre eux nous importent : Le Larousse, le Petit Robert, et surtout l’Inventaire des particularités lexicales du Français d’Afrique 193 .

Nous voyons bien que la justification de l’utilisation du dernier dictionnaire tient à l’emploi d’une langue qui, certes, reprend les concepts de la langue française, mais une langue pliée aux exigences de l’africain qui fait d’elle un « fran-africain », pour reprendre les propos d’une collègue de travail. Dans cette dernière contraction, on projette forcément un lecteur à la fois français (au moins par la langue) et surtout africain. C’est dans un souci de commodité réceptive, dans un élan d’accès équitable à son discours que Birahima se trimballe ces ouvrages. Mais, comme nous le verrons ultérieurement, la presse satirique africaine, elle, n’a pas les mêmes égards pour le lecteur en dehors de celui qui arpente les rues poussiéreuses des villes d’Afrique.

Et le Larousse ? Et le Petit Robert ? La raison de leur apparition dans les bagages de notre personnage est sûrement à trouver dans l’explicitation d’un certain nombre de « gros mots » de français aux africains. Mais cette langue devient facteur de discrimination, relayant, dans la période contemporaine, un discours colonial qu’on pensait révolu. En parlant français, même ce français tordu,

‘« on n’est plus villageois, sauvages comme les autres noirs nègres africains indigènes », ’

avoue Birahima 194 .

Le français devient une sorte de valeur, un élément qui va jusqu’à perturber l’équilibre dans les rapports traditionnels et parfois rompre la cohésion familiale. On en vient à être incapable de communiquer ses pensées ou ses actes dans sa langue. Quel intellectuel africain n’a pas connu, un jour, l’assèchement des mots locaux de sa bouche pour expliciter des concepts empruntés au français à ses parents qui ne sont pas allés à l’école française ? La société africaine va, de plus en plus, portée par ses fils, être à l’image de Samba Diallo, héros de L’Aventure Ambiguë, de Cheik Hamidou Kane. Celui-ci va renier ses propres valeurs pour épouser celles de l’occident au nom de ce fameux concept d’évolution (ce que nous avons vu à propos de l’écriture ; est-il besoin de rappeler la part subjective contenue dans chaque usage de la langue ?)

L. S. Senghor semble aspiré par cette prétendue force de la langue française, au détriment de son sérère ou de son ouolof natal :

‘« Pourquoi écrivons-nous en français ? Parce que nous sommes des métis culturels, parce que si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle, que notre message s’adresse aussi aux Français de France et à d’autres hommes, parce que le français est une langue de « gentillesse et d’honnêteté ». Qui a dit que c’était une langue grise et atone d’ingénieurs et de diplomates ? Bien sûr, moi aussi, je l’ai dit un jour pour les besoins de ma thèse. On me le pardonnera. Car je sais ses ressources pour l’avoir goûté, mâché, enseigné et qu’il est la langue des dieux. Ecoutez donc Corneille, Lautréamont, Rimbaud, Péguy et Claudel. Ecoutez le grand Hugo. Le français, ce sont de grandes orgues qui se prêtent à tous les timbres, à tous les effets, des douceurs les plus suaves aux fulgurances de l’orage. Il est, tour à tour et en même temps, flûte, hautbois, trompette, tam-tam et même canon… »’

Que le seul académicien noir de l’histoire de la France nous pardonne si nous ne partageons pas cet enthousiasme, ce panégyrique aux contours passionnels, comme le relève Bokiba 195 . Que le métissage, l’universalité, ou le désir de toucher un public le plus large possible, lorsqu’on écrit, justifient l’utilisation de la langue française par les écrivains africains, c’est ce qu’il y a, certainement, de plus noble et de plus habile. Mais fonder son argumentation sur le fait qu’un jour il a pu dire certaines choses simplement pour valider une thèse, nous paraît ascientifique et indigne d’une personnalité de sa stature (« ma parole n’est pas une montagne, elle se déplace à ma guise », ironiseraient les anciens). Que le français soit une langue de gentillesse et d’honnêteté, il nous paraît difficile de prouver scientifiquement un tel propos, et surtout impossible de le faire accepter aux peuples qui connurent le joug colonial français. L’auteur des Ethiopiques a certainement compris des choses du français que les français, eux-mêmes, n’ont pas compris.

Toutefois, ce qui importe, ici, d’être retenu, par nous, c’est qu’entre ce dithyrambe de Senghor et la répulsion que certains intellectuels peuvent avoir vis à vis du français (qui voient dans cette langue une langue d’autorité, d’oppression et d’aliénation), faisant par là même des langues africaines et de toutes les cultures qui les accompagnent un sanctuaire où tout n’est que valeur et beauté, il y a un juste milieu ; c’est celui là qui nous intéresse. Une langue qui embrasse le français et l’africain (s’il en est), à l’image de celle de Birahima ou de Fama, une langue qui devient facteur de complicité, un refuge, une arme de défense, de résistance, et surtout d’identité 196  : c’est un outil que manie avec humour la presse satirique en Afrique, à travers des personnages aussi charismatiques qu’emblématiques, comme Goama ou le Vié Koutoubou.

Notes
185.

cité par André-Patient Bokiba, in Ecriture et identité dans la littérature africaine, L’Harmattan, 1999, p.15

186.

Interview de Gilles Mouëllic, in Jazz Magazine, 510, Décembre 2000

187.

Bokiba, 1998, pp.23-24

188.

Poèmes, Paris, Seuil, (1964), 1973, p.16)

189.

La Plaie, Paris, Albin Michel, 1967, p.17

190.

in Année africaine 1977, Paris Pedronne, 1979, p.432), cité par Dabla,1986, p.56

191.

Editions du Seuil, 1998

192.

nous mettons, volontairement, le mot entre guillemet et nous expliquerons plus tard ce choix ; nous noterons aussi, sur ce plan, qu’il y a la succession de quatre identifiants pour le même sujet : nègre-noir-africain-indigène, comme si cela devenait un seul nom.

193.

Cet ouvrage est en fait une invention d’A. Kourouma. Il est susceptible de contenir tous les mots qui circulent dans les sociétés africaines que le lecteur ne maîtrise pas forcément.

194.

Héros de Allah n’est pas obligé, d’A. Kourouma, Seuil, 2000

195.

Bokiba, 1998, p.25

196.

Il faut noter que cette identité se fonde sur l’articulation du français avec les langues africaines : ici, c’est cette nouvelle langue qui constitue le facteur identitaire entre ceux qui la partagent et ceuix qui ne la maîtrisent pas.