3.1 Qu’est-ce que la conduite automobile ?

Pour Neboit (1980), conduire un véhicule, c’est effectuer un déplacement dans un environnement en perpétuelle évolution. Ce déplacement est orienté vers un but : rallier un point B à partir d’un point A. Aussi ce déplacement est soumis à différentes règles explicites (code de la route) ou implicites (règles d’usage). Enfin, il s’effectue par l’intermédiaire d’un outil (le véhicule).

  • Par ailleurs, une des caractéristiques du réseau routier réside dans sa grande diversité (Pierre Van Elslande, 1992) :
  • diversité des conducteurs (expérience, âge, familiarité des lieux),
  • diversité des véhicules (puissances diverses),
  • et diversité des environnements (infrastructure, trafic).

Toutes ces caractéristiques contraignent le conducteur à s’adapter en permanence à la situation alors qu’elle est perpétuellement en évolution. De ce fait, l’activité de conduite est une activité complexe. Néanmoins, en fonction du contexte, la complexité de la tâche est variable. En effet, la conduite sur autoroute par faible trafic ne demande au sujet qu’une activité de contrôle de son véhicule, l’activité revêt alors une dominante sensori-motrice. En revanche, la traversée d’une intersection est une activité à forte dominante cognitive (Saad et al., 1992). Ainsi, nous pouvons dire que l’activité de conduite est composée d’activités plus ou moins automatisées. D’une part, elle met en jeu des actions totalement automatisées comme le contrôle latéral et longitudinal du véhicule ainsi que la manipulation des commandes. D’autre part, elle requiert des activités potentiellement consommatrices en ressources cognitives telles que l’analyse de la situation et la prise de décision.