Nous avons eu la chance d’obtenir des CD ROM des deux premières versions de DriveSmart. Ainsi bien que nous soulignions l’aspect innovant de cet outil par rapport aux produits disponibles en France, nous avons détecté certaines limites.
Concernant les exercices reposant sur les QCM, nous regrettons que la majorité des réponses proposées aux élèves soient trop évidentes. De ce fait, ces exercices sont assez proches des questions de base posées lors de l’apprentissage du Code de la Route français. Cependant, l’outil Australien est tout de même innovant par rapport à ce que nous connaissons en France. D’une part, DriveSmart utilise la vidéo, alors que les outils français n’utilisent que des photos. D’autre part, dans DriveSmart, lorsque la question est posée, la scène finale n’est plus à l’écran. Pour répondre le sujet doit donc avoir compris la situation avant que la question ne lui soit posée, alors que dans les produits disponibles en France, les élèves disposent toujours de l’image pour trouver la bonne réponse.
Par ailleurs, le module « concentration » est selon nous trop pauvre pour retranscrire les problèmes d’attention du conducteur. Bien que ce module permette de sensibiliser l’utilisateur au respect des distances de sécurité. Mais, nous ne le trouvons pas pertinent par rapport au thème qu’il est censé aborder : la capacité à réaliser plusieurs tâches simultanément à la conduite automobile. Nous lui reprochons essentiellement de mettre en scène un environnement trop pauvre par rapport à la situation réelle de conduite. Premièrement, l’itinéraire représenté est une ligne droite sans intersection, les commandes gauche-droite n’existent pas. Deuxièmement, l’utilisateur comprend très rapidement qu’hormis le véhicule devant lui, il ne risque pas de rencontrer d’autres usagers. De ce fait, nous pensons que la pertinence de cette situation est assez réduite si on la compare aux multitudes de situations réelles qu’il est possible d’envisager.
Les deux types d’exercices que nous jugeons les plus intéressants sont : le scanning et la reconstitution des scènes finales. Les sessions de scanning sont sans aucun doute les exercices qui sont les mieux finalisés. Les situations routières sélectionnées sont pertinentes, elles révèlent toujours plusieurs éléments pertinents à prendre en compte. Les commentaires fournis lors de la correction et la fin des séquences vidéo visionnées après coup soulignent très bien l’importance d’avoir pris en compte tous ces éléments. En revanche, les quelques exercices de reconstitution des scènes finales ne sont pas aussi bien aboutis. Bien que l’idée didactique soit selon nous pertinente, il est décevant que le retour fourni aux utilisateurs ne soit pas fiable. En effet, en manipulant plusieurs fois le logiciel nous avons pu remarquer que quelque soit la réponse que nous donnions le même commentaire nous était présenté : il y a une petit erreur (‘’there is a few missing’’).
De plus, d’après ses concepteurs l’objectif est d’accélérer l’acquisition d’habiletés perceptives et cognitives indispensables à la conduite automobile en proposant un entraînement (M.A. Regan et al., 2000; M. A. Regan et al., 2000; Regan et al., 1999). La principale critique est donc qu’il semble difficile d’utiliser plusieurs fois ces exercices. Un phénomène d’apprentissage ne permet pas de s’entraîner au delà d’une passation. De plus, nous notons que plusieurs séquences sont utilisées deux à trois fois dans des exercices différents, et que nous ne pensons pas qu’à la deuxième vision l’utilisateur soit dans les mêmes conditions que s’il découvrait la séquence. Enfin, le septième module intitulé ‘’progress score’’ donne un pourcentage de réussite global à l’usager. Nous pensons qu’il aurait été bénéfique de lui présenter un score par module. De plus, la consigne du cd-rom préconise de ne pas compléter les exercices en une seule fois, mais de réaliser plusieurs sessions, il aurait pu être bénéfique de conserver les scores de chaque session, pour chaque module, afin de présenter à l’utilisateur sa progression.
Toutefois DriveSmart demeure un outil innovant en matière de formation des conducteurs. Premièrement parce qu’il utilise la vidéo qui est plus proche de la situation de conduite que les photographies et d’autre part, pour les exercices qu’il propose qui dépassent l’apprentissage des règles de circulation.
Dans la même lignée, un autre logiciel d’aide à la formation des jeunes conducteurs a été développé en collaboration avec l’université de Waikato en Nouvelle-Zélande et des organismes publics (Accident Compensation Corporation et Land Transportation Safety Authority).