1-1-1 Codage absolu de la position des lettres

Selon une première hypothèse, l’identité abstraite de la lettre ainsi que sa position dans la séquence sont codées en même temps, de telle sorte que l’unité de codage ne serait pas la lettre elle-même, mais la lettre à une position donnée (McClelland & Rumelhart, 1981, voir aussi Paap et al., 1982). Par exemple, dans le modèle à activation interactive (McClelland & Rumelhart, 1981), chaque lettre est traitée par un canal indépendant qui extrait et analyse les traits visuels de la lettre dans une position spécifique. Ainsi, il existerait des canaux séparés représentant le « a » en première position, le « a » en deuxième position et ainsi de suite. Selon ce modèle, l’information concernant la position des lettres est codée automatiquement et, une lettre donnée est toujours identifiée à une position spécifique dans le mot ; cette lettre va ensuite activer tous les mots contenant cette lettre à cette position spécifique. Par exemple, lorsque l’unité correspondant à la lettre « t » en position initiale s’active, elle va augmenter le niveau d’activation de toutes les unités mots possédant la lettre « t » en première position (par exemple, en anglais « TAKE », « TIME », « TRIP », « TRAP ») et, va au contraire diminuer le niveau d’activation des unités mots ne possédant pas la lettre « t » en position initiale (e.g., «ABLE », « CART »). Un tel codage de chaque lettre selon une position spécifique dans la séquence est toutefois peu économique puisqu’il faut postuler l’existence d’un alphabet mental pour chacune des positions du mot.