1-2 Accès au lexique, sélection et voisinage orthographique

1-2-1 Voisinage orthographique : taille versus fréquence du voisinage

Les travaux de Coltheart, Davelaar, Jonasson et Besner (1977) sont à l’origine des études où l’impact du voisinage orthographique est étudié en faisant varier la taille du voisinage (N). Les mots étant construits à partir d’un nombre restreint de lettres, un mot donné partage la plupart du temps des lettres avec d’autres mots. La classe des mots orthographiquement voisins du mot cible rassemble selon la définition traditionnelle l’ensemble des mots de même longueur que ce dernier, qui diffèrent par une seule lettre. Par exemple, le mot « chaise » a deux voisins orthographiques (N=2), les mots « chaire » et « chasse », tandis que le mot « blanc » n’a qu’un seul voisin, « flanc ».Dans leur expérience princeps, Coltheart et al. (1977) ont montré que les non-mots possédant une valeur de N élevée tendaient à donner lieu à des latences de décisions lexicales plus élevées et moins précises que les non-mots avec un N faible. Toutefois, aucun effet de voisinage orthographique ne fut trouvé pour les mots. Ces travaux furent à l’origine de nombreuses études publiées sur l’effet du voisinage orthographique (voir Andrews, 1997 et Mathey, 2001 pour des revues récentes). Ces études ont manipulé essentiellement deux indices liés au voisinage orthographique : la taille ou la densité du voisinage (i.e., le nombre de voisins orthographiques d’un mot donné) et, la fréquence du voisinage (i.e., la présence de voisins orthographiques de plus haute fréquence que le mot cible).