1-3-1 Le modèle à activation vérification (AV)

Le modèle AV (Paap et al., 1982) comprend deux types d’unités, des « unités lettres » stockées dans un alphabet mental et des « unités mots » stockées dans le lexique mental. Chaque lettre de l’alphabet est représentée par une liste de traits visuels. Le niveau d’activation d’une lettre est déterminé par sa probabilité de confusion avec les autres lettres, calculée à partir de données empiriques recueillies pour chaque lettre et à chaque position. Les lettres codant la position spécifique vont être activées plus ou moins fortement dans l’alphabet en fonction de leur degré de « confusabilité ». Ainsi la lettre « P » en première position du mot « PORE » va activer l’unité lettre « P » plus que n’importe quelle autre lettre. D’autres lettres, visuellement similaires, comme le « R, G, A, B, etc » seront activées mais dans une moindre mesure.

Dans ce modèle, l’identification d’un mot se fait en deux étapes. Dans la première étape, dite d’activation, l’information visuelle issue du mot stimulus conduit à la sélection d’un petit ensemble de candidats lexicaux. La classe des candidats est constituée par la représentation du stimulus (par exemple le mot anglais « PORE ») et par celle de ses voisins orthographiques (« PORK », « GORE », « BORE », « POKE », etc). Puis, dans une seconde étape dite de vérification, les représentations lexicales des candidats, engendrées lors de l’activation sont comparées successivement à la représentation du stimulus, par ordre décroissant de fréquence d’usage des mots 4 (voir aussi Forster, 1976 pour une proposition similaire). Une décision est prise pour chaque candidat vérifié. La reconnaissance du mot a lieu lorsque le critère de décision est atteint. Dans le cas contraire, le candidat est rejeté et la vérification porte sur le candidat suivant. Par conséquent, seuls les candidats lexicaux plus fréquents seraient susceptibles d’interférer avec la reconnaissance du mot cible. Plus précisément, le degré d’interférence du voisinage orthographique sur la reconnaissance du mot cible, c’est à dire l’effet inhibiteur devrait être proportionnel au nombre de voisins plus fréquents.

Notes
4.

La fréquence d’usage des mots ou fréquence d’occurrence est une mesure objective permettant d’estimer le nombre de fois qu’un lecteur a rencontré un mot donné.