4-2 Le modèle de Stevens et Grainger (2003)

Stevens et Grainger (2003) ont combiné les données empiriques de lisibilité des lettres avec une mesure statistique de la redondance orthographique afin de rendre compte de l’EPR dans les mots.

4-2-1 Données empiriques de lisibilité des lettres

La lisibilité des lettres du mot a été définie par Stevens et Grainger (2003) à partir de mesures empiriques complètes de perception des lettres. Ces auteurs ont mesuré les variations de lisibilitédes lettres contenues dans des séquences de « X » de 5 et 7 lettres à différentes positions sur la rétine. De plus, les séquences étaient fixées sur toutes les positions de lettres et pas uniquement sur la première et la dernière lettre, comme précédemment décrit dans l’étude de Nazir et al. (1991 ; 1998, cf paragraphe 3-3).

La Figure 14 illustre les pourcentages d’identifications de lettres correctes pour les deux longueurs testées (5 et 7 lettres) en fonction de la position du regard dans la séquence. De manière surprenante, les courbes de position du regard ainsi obtenues adoptent la forme d’un « U » inversé parfaitement symétriques. L’implication de ces résultats sera abordée par la suite.

Figure 14. Pourcentages de reconnaissance des lettres contenues dans des séquences de 5 et 7 lettres en fonction de la position du regard relativement au centre de la séquence. Les données sont moyennées à travers toutes les positions des lettres cibles (données tirées de Stevens & Grainger, 2003, expérience 1).

Les scores d’identifications de lettres correctes pour chaque position du regard sont combinés à une mesure de la fréquence positionnelle des lettres composant les mots afin de prédire l’EPR dans les mots.