7-1-2 Résultats 1 : Identification des mots et des pseudomots

La Figure 41 résume les résultats obtenus. Le graphique de gauche représente les données obtenues dans la condition de présentation horizontale et le graphique de droite les données obtenues dans la condition de présentation verticale.

Figure 41. Pourcentages d’identification correcte obtenues pour les mots et les pseudomots en fonction du format de présentation horizontal (à gauche) et vertical (à droite) et de la position du regard dans le stimulus.

Les scores de réponses correctes ont été soumis à une ANOVA comportant la condition de présentation (horizontale vs verticale), la catégorie lexicale (mots vs pseudomots), et la position du regard dans le stimulus (position de 1 à 5) comme facteurs intra sujets. Les effets principaux de la condition de présentation [F(1,19)=17.7, p=.0005], de la catégorie lexicale [F(1,19)=574.8, p<.0001], et de la position du regard [F(4,76)=78.3, p<.0001] se sont tous révélés significatifs. En revanche, seule l’interaction entre condition de présentation et position du regard s’est avérée significative [F(4,76)=3.8, p<.01].

Une seconde analyse, réalisée séparément pour chacune des deux conditions de présentation, incluant la catégorie lexicale, et la position du regard dans le stimulus comme facteurs a été conduite. À l’issue de cette analyse, des effets significatifs de la catégorie lexicale [F(1,19)=292.2, p<.0001 ; F(1,19)=237.9, p<.0001] et de la position du regard [F(4,76)=36.3, p<.0001 ; F(4,76)=40.1, p<.0001] ont été observés dans la condition de présentation horizontale et verticale respectivement. L’interaction entre la catégorie lexicale et la position du regard s’est avérée significative, dans la condition de présentation verticale [F(4,76)=5.8, p<.001], mais pas dans la condition de présentation horizontale (F<1).

Comme l’indique la différence de hauteur des courbes de la Figure 41, les mots sont mieux identifiés que les pseudomots dans les deux conditions de présentation, horizontale et verticale. La forme des courbes s’apparente à un « J » inversé, lequel est plus prononcé pour les mots verticaux que pour les mots horizontaux. Il faut noter cependant, que les scores obtenus pour les pseudomots étaient relativement faibles, en particulier pour la position du regard 5. Des analyses supplémentaires ont indiqué un effet de la position du regard pour tous les stimuli [F(4,76)=13.2, p<.0001; F(4,76)=12.0, p<.0001 ; F(4,76)=38.0, p<.0001 ; F(4,76)=10.2, p<.0001 respectivement pour les mots horizontaux, les pseudomots horizontaux, les mots verticaux et les pseudomots verticaux]. Les performances d’identifications pour les mots étaient meilleures lorsque le regard était porté sur le début du stimulus plutôt que sur la fin [F(1,19)=27.3, p<.0001 ; F(1,19)=43.8, p<.0001, respectivement pour les mots horizontaux et verticaux].

Les résultats obtenus montrent un avantage significatif pour les mots par rapport aux pseudomots, dans la condition de présentation horizontale, et dans la condition de présentation verticale. Par ailleurs, l’absence d’interaction entre la condition de présentation et la catégorie lexicale (F>1) indique que cet effet est d’amplitude comparable entre les deux conditions (45% contre 40% en moyenne, respectivement dans la condition horizontale et verticale). La familiarité visuelle du format de présentation ne semble, par conséquent, pas contribuer à la supériorité des mots sur les pseudomots, du moins dans la tâche d’identification perceptive. Par ailleurs, les courbes de l’EPR dans les mots horizontaux et dans les mots verticaux présentent toutes deux une asymétrie, caractérisée par le fait que les performances d’identification sont généralement supérieures lorsque les participants fixent le début des mots que lorsqu’ils fixent la fin des mots, avec toutefois une asymétrie plus prononcée dans la condition verticale que dans la condition horizontale. Ainsi, l’EPR persiste dans les mots verticaux toutefois, il est nécessaire d’allonger considérablement la durée de présentation de ces stimuli (10 cycles) afin d’obtenir un niveau de performances comparable aux stimuli horizontaux.