7-2-3 Simulation des données de l’expérience 3

La même procédure de simulation que celle présentée dans l’expérience 1 a été suivie. Dans le cas des stimuli verticaux, nous avons remplacé les paramètres de diminution à droite et à gauche (br et bl) par les paramètres de diminution inférieur et supérieur (bi et bs) respectivement. Nous avons estimé la valeur du taux de diminution à droite, br, et la valeur du taux de diminution inférieur, bi, à partir des courbes empiriques de l’EPR dans les pseudomots pour la condition horizontale et verticale respectivement, obtenues à l’issue de l’expérience 3, pour une valeur du RMSD minimum (.07 et .017 dans la condition horizontale et verticale respectivement). Les rapports d’asymétrie, bl/br (1.3) et bs/bi (1.2), obtenus à l’issue de l’expérience 4, ont été utilisés. Les résultats sont présentés dans la Figure 44.

Figure 44. Courbes théorique et empirique de l’EPR dans les mots et dans les pseudomots dans la condition de présentation horizontale (à gauche) et verticale (à droite). Les lignes continues représentent les données théoriques pour les mots (symboles ronds, pleins) et pour les pseudomots (symboles carrés, pleins) ; les lignes pointillées représentent les données empiriques de l’expérience 3 pour les mots (symboles ronds, vides) et pour les pseudomots (symboles carrés vides ; avec br= 0.1et bi= 0.13).

Comme on peut le voir sur la figure, combinés aux mesures de lisibilité des lettres de l’expérience 4, la contrainte lexicale rend compte, une fois encore, des données empiriques de l’expérience 3 avec une relative précision, dans la condition de présentation horizontale, et dans la condition de présentation verticale (RMSD = .07 et RMSD = .04 respectivement). Les courbes de l’EPR dans les mots horizontaux et verticaux présentent une forme classique de « J » inversé, indiquant que les meilleures performances sont obtenues lorsque le regard se pose légèrement à gauche du centre des mots et les scores diminuent de part et d’autre de cette position optimale.

Parallèlement aux expériences précédentes, les données obtenus à l’issue de l’expérience 3 vont être « utilisées » afin de prédire les performances dans une tâche de décision lexicale. Les proportions de Hits et de Rejets corrects « attendues », dans une tâche de décision lexicale, dans les mêmes conditions de présentation. Conformément à la démarche suivie dans le paragraphe 6-3, la probabilité de Hit a été estimée par la formule suivante : [(2) + ((7)-(((2)–(3)))] et la probabilité de rejet correct par : [(3) + 1-((3)-(7))]. Les résultats des calculs sont présentés dans la Figure 45.

Figure 45. Pourcentages de Hits et de rejets corrects calculés à partir des données empiriques de la tâche d’identification perceptive (expérience 3).

Ainsi, il est attendu que la plus faible tendance à lexicaliser dans la condition de présentation verticale par rapport à la condition de présentation horizontale donne lieu à de meilleures performances pour les pseudomots que pour les mots dans une tâche de décision lexicale.

Afin de tester directement ces prédictions, les mêmes stimuli que l’expérience 3 ont été utilisées dans le cadre d’une tâche de décision lexicale (expérience 5), présentée dans des conditions expérimentales similaires à la tâche d’identification perceptive (expérience 3). Toutefois, par « maladresse », le temps de présentation des stimuli verticaux a été fixé à 68 ms (contre 170ms dans la tâche d’identification perceptive de l’expérience 3) 13 .

Notes
13.

Le temps de présentation des stimuli dans la tâche de décision lexicale a été ajusté afin d’obtenir un niveau de performance pour les pseudomots, comparable dans la condition de présentation de présentation horizontale et verticale (même procédure que dans l’expérience 3).