Les aménagements urbains

Le palais, ou citadelle, excentré vers le nord-ouest, forme un plan quadrangulaire, séparé en deux parties rectangulaires inégales selon un axe méridien (ph. 13 à 15 ; pl. V). D’après les plans, l’accès à l’intérieur était possible tant par l’ouest que par l’est. La porte percée dans le mur oriental de cette citadelle, numérotée KKG8, est semblable à celles de l’enceinte de la ville avec un couloir d’accès rentrant vers l’intérieur. Cette porte, à la différence des autres, marque à la jonction de ce couloir un retour en angle parfaitement droit et non arrondi.

Figure 2. Beikthano - la porte de la citadelle (KKG8)
Figure 2. Beikthano - la porte de la citadelle (KKG8)

(d’après Kan Hla 1979)

À l’intérieur de la partie rectangulaire la plus grande de la citadelle, se trouve une autre construction de même forme, également divisée en deux parties inégales. Des sondages effectués dans la citadelle ont mis au jour deux structures de tailles différentes et cloisonnées de pièces. La première, identifiée comme la salle du trône et connue sous le numéro KKG5, se situe à la jonction des deux grands rectangles (ph. 21 ; pl. VII). Elle se découpe en dix pièces disproportionnées les unes par rapport aux autres, et son unique entrée est tournée vers l’est. Les archéologues des années 1960 ont distingué deux phases d’aménagements dans les chambres occidentales où un rehaussement du sol de 45 cm à permis la fusion des deux plus grandes pièces en une seule mesurant 11,4 x 10,2 m 27 . L’identification de cette structure comme la salle du trône est soutenue par J. Stargardt du fait de sa situation face à la porte principale de la citadelle, et surtout à cause de l’importante concentration de céramiques élaborées et décorées qui a été recueillie à cet endroit unique sur l’ensemble du site de Beikthano.

Figure 3. Beikthano – la structure KKG5
Figure 3. Beikthano – la structure KKG5

(d’après Stargardt 1990)

La seconde structure qui fut dégagée a, pour sa part, été interprétée comme la salle du trésor royal. Elle est identifiée dans les publications sur le site par le numéro KKG7. Bien plus petite que la précédente, les dimensions totales atteignent de 10,2 x 7,2 m. Le plan, à peu près rectangulaire, se divise en deux parties longitudinales. Le secteur ouest est subdivisé en trois pièces de taille similaire, et le secteur ouest se compose d’une large pièce centrale de 4,2 x 3,6 m, flanquée de deux petites chambres. L’entrée unique se situe à l’est. Les murs massifs et la situation de ce bâtiment à l’intérieur de la citadelle, dans le secteur ouest, ont conduit J. Stargardt à suspecter que ce lieu était destiné à garder le trésor royal, et plus largement les réserves de métaux, les pierres précieuses et semi-précieuses, les pièces tissus rares, et autres objets de valeur 28 .

Figure 4. Beikthano – le bâtiment KKG7
Figure 4. Beikthano – le bâtiment KKG7

(d’après Stargardt 1990)

Enfin, notons la présence d’un dernier bâtiment, numéroté KKG17, situé au nord de la capitale, tout près de la porte KKG13 (ph. 19 ; pl. VII). Son plan rectangulaire de petite taille, mesurant 7,35 x 3,3 m, est ouvert à l’est, l’accès étant surmonté d’un porche. Par son emplacement et sa configuration, il a été interprété comme un poste de contrôle, éventuellement spécialisé pour les marchandises en raison de la quantité de céramiques étrangères qui a été retrouvée dans ce bâtiment 29 .

Figure 5. Beikthano – la structure KKG17
Figure 5. Beikthano – la structure KKG17

(d’après Stargardt 1990)

Notes
27.

Stargardt 1990, p. 172. Les dimensions de ces pièces dans leur premier état, c’est-à-dire séparées, mesuraient 11,4 x 6 m et 11,4 x 4,2 m.

28.

Stargardt 1990, p. 175.

29.

Stargardt 1990, pp. 154 & 177.