Les fortifications

Le plan de la ville forme un rectangle approximatif de 3 km de long sur 1,8 de large, couvre ainsi une surface d’environ 5,4 km², et se déploie selon un axe pratiquement nord-sud. Les longs côtés est et ouest et la face sud présentent un tracé convexe. La largeur des murs de rempart qui ont été dégagés au cours des fouilles s’élève approximativement à 8,9 m avec 35 assises de brique en place sur la face nord et 21 sur la face sud, liées entre elles par des joints de torchis, et édifiées à la base sur un épais remblai. Les angles des murailles sont légèrement arrondis et les sondages effectués dans l’angle sud-est, à la fin des années 1960, ont mis au jour la structure d’un corps de garde approximativement carré de 4,5 m de côté, accolé à la face interne de la muraille qui, à cet endroit présente une épaisseur moindre d’environ 4,8 m. Une douve, et non un canal comme à Beikthano, cerne les fortifications à l’exception de la face sud. Elle est doublée sur toute la longueur des faces orientale et occidentale, et partiellement sur la face nord, par une butte de terre recouverte de gravier. Selon la tradition, les remparts étaient percés de 24 portes 51 , mais il n’y a aujourd’hui que les traces de 14 ouvertures. Aung Thaw mentionne dans son ouvrage l’existence de 12 portes, les deux autres présentes sur le plan qu’il donne ne sont donc peut-être que des brèches plus tardives 52 . Au total, on compte trois ouvertures au nord dont une laissait passer une rivière (aujourd’hui asséchée) à l’intérieur de la ville : deux à l’ouest, trois à l’est et six au sud dont trois laissaient également pénétrer des cours d’eau actuellement secs. La porte la plus méridionale de la face est et les deux portes orientales de la face sud présentent chacune deux murs en retour d’angle perpendiculaires à la muraille (ph. 37 à 39 ; pl. XIII). Ces trois entrées, qui ont fait l’objet de fouilles, présentent une largeur d’environ 5 m. La stratigraphie de ces sondages a montré que, préalablement à la construction du rempart et des portes, l’ensemble du site avait été recouvert d’un remblai de terre d’une épaisseur moyenne de 75 cm 53 .

Figure 12. Halin – les portes de la ville
Figure 12. Halin – les portes de la ville

(d’après Kan Hla 1979)

Les fouilles ont également mis en évidence le fait que les portes se sont enfoncées dans le sol à la suite de l’effondrement des superstructures en bois et des niveaux de construction en brique. C’est la présence des restes de nombreux morceaux de bois brûlés dans les dernières strates qui a conduit l’équipe d’archéologues à conclure que Halin fut abandonnée suite à un incendie (voir ci-dessus) 54 . Ces restes ont été datés du IIème siècle de notre ère après analyse au C14. De ce fait, les fortifications dateraient probablement du Ier siècle de notre ère et la première occupation du site pourrait avoir débuté vers le 3ème siècle avant JC 55 .

Lors des sondages effectués au niveau de la porte sud-est, quarante squelettes humains inhumés ont été mis au jour. La plupart des corps ont été retrouvés allongés sur le dos, certains empilés les uns sur les autres, et accompagnés de dépôts céramiques.

Figure 13. Halin – plan général du site archéologique
Figure 13. Halin – plan général du site archéologique

(d’après Myint Aung 1970)

Notes
51.

Myint Aung 1970, p. 57.

52.

Aung Thaw 1972, p. 12.

53.

Myint Aung 1970, p. 57.

54.

Myint Aung 1970, p. 57.

55.

Stargartd 1990, p. 78.