Les aménagements urbains, religieux et funéraires

Le centre de la ville est occupé par une citadelle de plan rectangulaire avec, à l’intérieur de cet enclos dans la partie sud, les vestiges d’une structure également rectangulaire considérée traditionnellement comme le palais. Les quelques sondages qui ont été réalisés dans ce secteur ont dégagé quelques sections discontinues de murs en briques de faibles dimensions. Malgré la quantité relativement faible de matériel archéologique découvert, cette zone a été interprétée comme un secteur d’habitation 56 . À l’extérieur de cette citadelle, à proximité immédiate en direction du sud-est, une grande salle d’assemblée de plan rectangulaire mesurant environ 36 m de long pour 11,5 de large a été dégagée ; elle repose sur le même niveau de fondation que l’enceinte de la capitale. Son orientation générale suit un axe nord-est / sud-ouest. Cette salle possédait une colonnade dont il demeure la base de 84 piliers en bois brûlé ; ils étaient répartis en 21 rangées de chacune quatre piliers 57 . Il reste, dans la partie ouest de cet espace, les traces du sol d’origine en terre battue. Aucune des entrées n’a été retrouvée. La partie occidentale du bâtiment s’étant effondrée, on peut supposer que les accès étaient percés de ce côté.

On a retrouvé aussi les vestiges d’un monastère datant du milieu de la période de Pagan, si l’on en croit les techniques de construction et la présence d’une jarre à libation rattachée à cette période 58 , c’est-à-dire dans le courant du XIIème ou XIIIème siècle. Ce bâtiment se situe à proximité immédiate de l’angle sud-est de la muraille. Son plan rectangulaire suit un axe d’orientation nord-sud ; il est d’une longueur de 11,5 m pour une largeur avoisinant les 8,5 m. Il repose sur une plate-forme rectangulaire dont les quatre faces sont recouvertes d’un parement de brique ; cette plate-forme est longue de 26 et large de 16 m environ. On y accède par trois escaliers disposés à l’est, au nord et au sud. Le monastère lui-même se divise en deux parties avec une pièce au nord et une au sud, chacune dotée d’un accès à l’est, la chambre nord possédant pour sa part une seconde ouverture sur la face nord. Cette dernière était décorée de moulures de stuc dont certaines étaient encore en place au moment des interventions archéologiques. Accolée au mur oriental se trouvait une cour de 16,5 m de large : elle est orientée est-ouest, et il en reste des bases en pierre de colonnes qui servaient probablement à soutenir un toit. Les vestiges d’un trône ayant été retrouvés contre le mur est, entre les deux entrées, cet espace a été interprété comme la tribune du moine principal, et la cour comme une salle d’audience 59 .

Cinq tombes “construites” ont été découvertes sur le site, et inventoriées par les archéologues Birmans de la fin des années 1960 sous les numéros HL5, 8, 12, 13 et 15 60 . Seules la sépulture HL8 se trouve à l’extérieur de l’enceinte, bien qu’elle soit immédiatement voisine à la face sud. Les quatre autres sont localisées dans la partie méridionale de la ville.

Figure 14. Halin – la structure HL5
Figure 14. Halin – la structure HL5

(d’après Myint Aung 1970)

Toutes sont de forme similaire avec un plan carré prolongé sur l’une des faces par deux murs parallèles formant un couloir d’accès, construits perpendiculairement au corps de bâtiment principal, et placés au centre du mur auquel ils sont adossés. Certaines de ces constructions possèdent un noyau central cylindrique. Au pied de ces bâtiments ont été dégagées des urnes funéraires contenant des ossements humains, mais aussi comme des édifices à destination rituelle par analogie à ceux de Beikthano numérotés KKG14 et 18, similaires par leur plan et par la présence des urnes funéraires déposées au pied de chaque bâtiment.

Notes
56.

Myint Aung 1970, p. 57.

57.

Myint Aung 1970, p. 58 & planche II.

58.

Myint Aung 1970, p. 60.

59.

Myint Aung 1970, p. 60.

60.

Myint Aung 1970, p. 58.