Les villes « secondaires » associées à une « capitale »

Thegon

Ce site se trouve au sud-est de l’ancienne capitale Sri Ksetra, à 20 km environ (cartes 2 et 28), et présente plusieurs caractéristiques, bien que ces éléments soient disparates, de l’urbanisme pyu tant par les dimensions des briques qui portent également des traces de doigt (ph. 79-80 ; pl. XXVI-XXVII), que par la présence d’un réservoir accolé à la ville ou encore par celle d’urnes funéraires doigt (ph. 82-83 ; pl. XXVII).

Le rempart qui suit un tracé allongé d’est en ouest, est bâti de briques marquées au doigt : les marques sont souvent de simples lignes verticales tracées sur au moins l’une des extrémités de la brique, dans le sens de la largeur. Les gabarits utilisés atteignent environ 40 x 23 x 7,5 cm. Les vestiges du rempart sont recouverts d’une butte de terre peu élevée dans laquelle apparaissent des briques (ph. 77 ; pl. XXVI). Le tracé de la fortification se lit plus ou moins bien sur les photos aériennes 85 et particulièrement mal sur la face orientale de la ville, à cause de la faible hauteur du mur encore en place (celui-ci est cependant bien visible au sol ; ph. 78 ; pl. XXVI). Le mur de rempart se dédouble à partir de l’angle nord-ouest : l’un suit sa trajectoire elliptique pour clore l’espace fortifié en partant vers l’est, tandis que l’autre se dirige vers le nord-est. On peut supposer qu’il existait un réseau de canaux directement associé au réservoir creusé au nord-est du site et distribuant l’eau à travers le terroir agraire dépendant de la ville, hors les murs dans ce cas. L’angle nord-est du rempart effleure d’ailleurs le contour sud de cette réserve d’eau. Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut, des urnes funéraires, contenant des ossements, sont visibles sur le site. Un cimetière était sans aucun doute présent à l’extérieur des murs, dans le secteur occidental. En effet dans la cour d’un monastère établi à moins de 2 km de la face ouest de la muraille, on voit, à la surface du sol, de nombreuses poteries à corps cylindrique remplies d’os et de terre, semblables à celles qui ont été exhumées à Beikthano et Halin. Les habitants du village ont découvert, en divers endroits du site archéologique, des tablettes bouddhiques en terre cuite, souvent à l’occasion de travaux agricoles (ph. 81 ; pl. XXVII). Ces tablettes votives possèdent des caractéristiques comparables à celles qui ont été découvertes lors de fouilles d’autres sites pyu, Beikthano et Sri Ksetra en particulier où le musée en possède de nombreux exemplaires. Elles sont semblables aux autre tablettes pyu tant par leur forme ovale et leurs dimensions (environ 10 cm de haut par 7 à 8 cm de large), mais également par leur décor moulé. Les tablettes votives de la période de Pagan se distinguent des tablettes pyu par leurs dimensions plus importantes, leur forme presque triangulaire mais aussi par le fait qu’un épais rebord de terre encadre l’image, cadre qui est toujours absent à la période qui nous intéresse ici.

Figure 18. Thegon – plan d’après photographie aérienne
Figure 18. Thegon – plan d’après photographie aérienne

(d’après Aung Myint & Moore 1991)

Figure 19. Thegon – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 19. Thegon – relevé des structures au sol (GPS)

Notes
85.

Aung Myint & Moore 1991, p. 89.