Les aménagements urbains

L’ancienne ville occupée dès le IXème siècle, communément appelée “ville d’Ussa” pour la différencier de la seconde fondation de la capitale, a été fortifiée selon un schéma rectangulaire. Sur des plans anciens, le tracé était complet et relativement irrégulier, surtout pour la face occidentale. Les mesures de la vieille ville atteignaient environ 1750 m pour les faces est et ouest, tandis que les faces nord et sud présentait un écart important dans leurs dimensions avec 750 m pour le côté méridional et environ 500 m pour le mur septentrional. Les angles des murailles ne dessinent pas rigoureusement d’angle droit comme ce sera le cas lors de la réoccupation de la capitale après la chute de Pagan, mais sont fortement arrondis. Deux passages étaient percés face à face dans la muraille, l’un à l’ouest, l’autre à l’est.

Figure 31. Pegu – plan ancien du site archéologique
Figure 31. Pegu – plan ancien du site archéologique

(d’après Kan Hla 1978)

Aujourd’hui, il ne reste que le quart sud-est de l’ancien rempart de brique et de sa douve. En effet, toute la structure au nord de la route qui coupe le site en deux a été détruite et recouverte par la ville moderne qui, comme dans le cas de Thaton, occupe l’ensemble du site archéologique. La totalité de la muraille occidentale a également disparu. La face orientale est encore en place sur 1000 m environ (ph. 127, 129-130, pl. XLII-XLIII) ; le mur de rempart est recouvert de terre et forme ainsi une butte continue, bordée d’une douve dont les traces sont encore très nettes (ph. 128, pl. XLII). Côté sud, le rempart de brique est conservé sur un peu plus de 1300 m, et les briques qui le constituent, liées entre elles par de la terre, se voit clairement (ph. 135 à 138, pl. XLIV-XLV). Des traces de douve n’ont été repérées qu’à certains endroits (ph. 139, pl. XLV) ; celle-ci est probablement recouverte par les champs qui se juxtaposent à la face extérieure du rempart dans ce secteur.

Les ruines de trois stupas érigés à l’extérieur des murs, à proximité de la douve orientale, sont encore visibles et considérés par la tradition locale comme des structures contemporaines de la première ville, soit du IX-Xème siècle. Deux d’entre eux demeurent sous la forme d’une butte de terre très élevée dissimulant l’édifice, tandis que la structure de brique du troisième est visible et dégagée (ph. 134, pl. XLIV). Pourtant, l’édifice est aujourd’hui trop endommagé pour permettre une étude de son architecture et de repérer d’éventuels éléments de datation.

Le palais royal se trouvait, d’après les plans anciens, au centre de la ville mais n’est plus visible aujourd’hui. Lui aussi de forme trapézoïdale, il s’étendait d’est en ouest sur une distance d’environ 300 m pour la face nord et 350 m pour la face sud, les murs est et ouest mesurant environ 250 m chacun. Cette structure identifiée comme le palais serait plus précisément la salle du trône du roi Tissa, d’après la tradition transmise par les habitants des lieux 170 . Les restes de ce bâtiment auraient été plusieurs fois l’objet de fouilles sauvages des rubis et autres pierres précieuses et y auraient trouvé. Les sondages de Stewart effectués en 1913-14 ont mis peu de matériel au jour dont un Bouddha sans tête en terre et de nombreux tessons de céramique.

Figure 32. Pegu – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 32. Pegu – relevé des structures au sol (GPS)

Notes
170.

Stewart 1917, p. 16.