Zokthok

Le site se trouve à une trentaine de kilomètres au nord de Thaton, et une douzaine au sud-ouest de Bilin (cartes 3 et 29). Cette ville dont la datation précise n’est pas établie, remonte à une époque antérieure à celle de Pagan. La configuration des lieux apparaît très différemment sur les images aériennes et au sol. On distingue deux ensembles accolés l’un à l’autre, chacun pouvant constituer une petite ville indépendante, sur les images aériennes. Le premier de ces ensembles est au bord de la rivière, on distingue une enceinte rectangulaire orientée nord-sud et aux angles très arrondis : une douve semble longer cette enceinte qui paraît être double sur la moitié nord de la face occidentale. Cependant, au sol on constate que les traces ainsi repérées correspondent à un monastère moderne ou récemment rénové. En revanche rien de ce qui est visible au sol ne peut correspondre à un rempart ou à un quelconque vestige archéologique. De ce fait, soit les photos aériennes apportent une interprétation des vestiges que les études de terrain, limitées à des prospections de surface, ne peuvent ni enrichir ni confirmer ; soit une erreur de lecture de ces images, auxquelles je n’ai pas eu accès, est venue fausser l’interprétation des structures 202 .

Au sud de ce premier ensemble, on voit, sur les photos aériennes (mais seulement sur elles), les traces éparses et incomplètes d’une enceinte de plan allongé d’est en ouest. Le mur de latérite sculpté, relativement célèbre et toujours visible dans le village, appartiendrait à ce second ensemble. Pourtant, au sol ce mur sculpté de lions et d’éléphants n’est conservé que sur 130 m environ (ph. 180 à 184, pl. LIX-LX). Des fouilles conduites par les équipes birmanes auraient mis au jour un monastère d’un peu plus de 20 m de long, composé de 14 cellules réparties autour d’une cour carrée 203 . Les résultats de ces fouilles ne sont pas publiés. On ne sait pas où se trouvaient les sondages qui ont permis de découvrir ce supposé monastère, ni s’il était structurellement lié à ce mur décoré. Ce site est communément nommé le Hsindat Myindat, ce qui signifie respectivement éléphants et lions, du fait des reliefs sculptés dans la latérite représentant alternativement ces deux animaux. Cette frise de reliefs sculptés dans la pierre placerait chronologiquement la construction à la fin du Ier millénaire après JC, selon une étude analogique la rapprochant de structures similaires en Thaïlande, par exemple le site de Muang Phra Rot 204 . À l’intérieur de ces vestiges incomplets se trouve la pagode Tizaung (ou Htisaung) construite sur un édifice plus ancien. La superstructure conique est montée sur une base octogonale, elle même reposant sur une terrasse carrée de latérite 205 .

Figure 49. Zokthok – plan d’après photographie aérienne
Figure 49. Zokthok – plan d’après photographie aérienne

(d’après Aung Myint & Moore 1991)

Notes
202.

Il semblerait que cette étude des villes à partir de photos aériennes (Aung Myint 1998) n’ait pas fait l’objet de vérifications sur le terrain. D’autres non concordances entre ces images et mes prospections, réalisées systématiquement au GPS, sont advenues dans le cas d’autres sites.

203.

Aung Thwin 1982, p. 18.

204.

Aung Myint & Moore, 1991, p. 101

205.

Aung Thaw, 1972, p. 40 ; Guillon 1999, fig.40.