Yinmatè

Ce fort n’avait pas été précisément localisé par G.H. Luce, si ce n’est que ce dernier le situait dans le district de Mandalay (cartes 5 et 17). Il semblerait que ce fort ait été repéré cette année, à quelques kilomètres à l’est de Magwe-Taya, sans qu’il ait toutefois été possible de s’y rendre car l’accès, en haut d’une colline, y est difficile. Les informations que nous avons recueillies à son propos relèvent des enquêtes qui ont été menées auprès des habitants de la région, notamment lors de la prospection de Magwe-Taya. J’ai estimé la localisation de Yinmatè suite à la confrontation des renseignements qui m’ont été fournis sur place et des données cartographiques dont je disposais. Les deux sources étant tout à fait concordantes, elles me paraissent suffisamment fiables pour évaluer les coordonnées géographiques aux environs de 22°428639 de latitude nord et 96°156596 de longitude est, ce qui place le site à quelques cinq kilomètres seulement à vol d’oiseau de Kadetchin. La distance au sol est en réalité plus importante (environ 9 km) puisque Yinmatè se trouve au sommet d’une colline. Il ne resterait aujourd’hui qu’un vieux stupa sur le site, et les villageois ont évoqué à plusieurs reprises l’importante quantité de tessons qui tapissent encore le sol. D’après les descriptions qui m’ont été verbalement rapportées, la ville serait implantée dans une sorte de « cuvette » dont les petites collines aux alentours constitueraient le rempart naturel, d’où l’absence de rempart en brique ou en terre. La tradition orale a en tout cas perpétué la fonction de camp militaire de Yinmatè. Celle-ci, dans son rôle de poste frontière, aurait été secondée par deux garnisons, l’une postée à l’ouest à Kadetchin, et l’autre postée à l’est, dans la ville de Sarthachaung. Yinmatè aurait également été protégée par les eaux d’une petite rivière qui l’entourait et qui n’existe aujourd’hui que sous la forme d’un torrent alimenté essentiellement par la saison des pluies.