Mekkaya

Cette ville remplissait, à la période de Pagan, une double fonction. Elle était à la fois un poste militaire et un khayaing, c’est-à-dire une ville chargée d’administrer les terres rizicoles de l’empire. Son implantation est à cet égard très parlante puisqu’elle fut édifiée au confluent de deux rivières : le Myitnge et le Zawgyi (cartes 5 et 19). À la chute des rois de Pagan, elle devint pour quelques années, la capitale d’un des trois frères shan. Cette ville apparaît fréquemment dans le corpus épigraphique sous son nom ancien Makkhara, et ce dès 1198 265 . De plan rectangulaire, les vestiges archéologiques semblent avoir subi de nombreux dommages, en ce qui concerne le rempart tout au moins. En effet, un plan réalisé, semble-t-il d’après photo aérienne et publié dans les années 1950, montrait un tracé rectangulaire presque complet puisque seule la face nord avait fait l’objet d’une reconstitution. L’angle sud-est était particulièrement arrondi, presque abattu, pour s’adapter au cours du Zawgyi. D’après ces données, la surface de l’espace fortifié aurait couvert près de 16 hectares. Je n’ai trouvé au sol que la trace, parfois incertaine, de l’angle sud-ouest du rempart sur une longueur totale de 180 mètres environ et bordé d’une douve sèche (ph. 270 à 272, pl. LXXXIX-XC). Par contre, dans le secteur méridional de l’ancienne ville, s’élèvent de nombreux édifices bouddhiques, temples et stupas (ph. 273 à 275, pl. XC-XCI), beaucoup plus tardifs pour certains, recouverts de fresques typiques de la dynastie Konbaung (ph. 276 à 281, pl. XCI-XCIII). Le site n’est aujourd’hui qu’un village isolé, d’accès peu commode, et l’ancienne ville intra muros a largement laissé la place à des espaces cultivés.

Figure 63. Mekkaya – plan d’après photographie aérienne
Figure 63. Mekkaya – plan d’après photographie aérienne

(d’après Thin Kyi 1959)

Figure 64. Mekkaya – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 64. Mekkaya – relevé des structures au sol (GPS)
Notes
265.

Luce 1969, vol.1, p. 37 et note 169 de la même page.