Hlaingdet

Aucune mention de cette ancienne forteresse ne semble apparaître dans les inscriptions. Pourtant, elle est aujourd’hui une des mieux conservées (cartes 5 et 22). Le site lui-même est impressionnant, tant par la clarté des vestiges du rempart dont le tracé est complet, que par la beauté des lieux : le fort est littéralement implanté en bordure du plateau Shan, ce qui fait de Hlaingdet la ville de garnison où la notion de “frontière” et le rôle de place de garde sont, pour le spectateur, les plus sensibles (ph. 305, pl. C). Le plan du site se présente sous la forme d’un rectangle barlong de 470 mètres par 360 (ph. 296 à 300, pl. XCVII à XCIX). L’enceinte couvre un périmètre de 1685 mètres et encercle une surface de 18 hectares environ. La muraille, toute de brique (modules : 34 x 17 x 4,5 cm) est également bordée d’une douve que l’on distingue nettement sur tout le pourtour et qui est totalement sèche à l’heure actuelle (ph. 295, pl. XCVII ; ph. 301, pl. XCIX). Elle se présente tantôt comme un profond fossé (sur la face est par exemple), tantôt comme une aire cultivée où, pour le besoin des cultures, le fossé à été comblé en grande partie, mais où la végétation et le niveau de sol se démarquent sans équivoque du reste (c’est le cas sur la face sud). Aucune porte “construite” ni éléments de jambage de porte ne sont visibles. Comme sur l’ensemble des autres sites de Birmanie, l’accès à l’intérieur des murs ne se fait que par des brèches dont il est impossible d’évaluer l’ancienneté (ph. 303-304, pl. C). On en rencontre sept aujourd’hui : trois dans la face nord, assez rapprochées les unes des autres et plutôt concentrées dans la partie ouest du mur ; une sur le côté est, localisée à proximité de l’angle nord-est ; deux dans la face sud qui sectionnent le mur en trois parties à peu près égales ; et enfin une percée au centre de la face ouest. La tradition orale indique qu’à l’origine étaient percées neuf portes : trois dans la face orientale et deux dans les autres murs. À l’extérieur de la ville se dressent de nombreux stupas : une pagode au nord-est, attribuée à l’époque d’Anawratha et récemment rénovée, et une série de sept petites pagodes regroupées en arc de cercle tout près du rempart ouest. À propos de ce groupe de stupas, les habitants nous ont précisé que le plus au nord était une construction récente et que les autres étaient des édifices anciens. La restauration de ces monuments étant un apport considérable de mérites dans les croyances bouddhiques, l’architecture d’origine est entièrement masquée par les rénovations successives, ce qui interdit toute évaluation chronologique ou toute comparaison avec d’autres bâtiments. La partie intra muros de la vieille ville est totalement cultivée, et le site ne comporte aujourd’hui aucun secteur d’habitation, ce qui confère à l’espace interne un aspect plat et régulier sur lequel aucun relief ou monticule ne se démarque. Il semble donc a priori que, dans le cas de la forteresse de Hlaingdet, l’espace intra muros ait été réservé au logement des troupes en repoussant hors les murs, mais à proximité très immédiate, l’implantation des édifices religieux.

Figure 68. Hlaingdet - plan d’après photographie aérienne
Figure 68. Hlaingdet - plan d’après photographie aérienne

(d’après Aung Myint 1998)

Figure 69. Hlaingdet – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 69. Hlaingdet – relevé des structures au sol (GPS)