Swa

Les vestiges du rempart de Swa se trouvent aujourd’hui un peu à l’écart de la ville actuelle et sont localisés dans un monastère de la périphérie (cartes 5 et 25). Les traces de cette forteresse , qui par ailleurs n’apparaît pas dans le corpus épigraphique, sont très limitées. Il s’agit d’une butte de terre dans laquelle on distingue bien les briques qui constituaient le mur, et bordée d’un fossé étroit (ph. 318-319, pl. CV). Cette fortification n’est conservée que sur 700 mètres environ, et forme le tracé d’un mur rectiligne et discontinu orienté nord-est / sud-ouest. Une partie des ruines est noyée dans la végétation, tandis que le secteur sud est clairement visible avec une ouverture récemment restaurée et enduite de ciment. Cette “porte” est peut-être la rénovation d’une structure ancienne qui s’apparente à un barrage (ph. 320, pl. CV). En effet, un réservoir artificiel est creusé à proximité, et les rainures creusées dans les jambages de l’ouverture du rempart permettent de faire glisser des panneaux et de contrôler ainsi l’entrée et la quantité d’eau acheminée vers la ville selon les besoins d’approvisionnement. Ce type d’installation est le seul que j’ai rencontré lors de mes prospections dans le pays, et il remonte peut-être à une époque ancienne voire contemporaine de la ville. À l’intérieur du site, les ruines de bâtiments en brique plus tardifs sont également visibles bien qu’ils soient quelque peu envahis par la végétation. La dimension des briques (30 x 10 x 6 cm) qui composent ces bâtiments relève d’un gabarit bien plus récent que pour celles de la période de Pagan, particulièrement la largeur. Les briques utilisées pour la construction du rempart de la forteresse sont plus grandes et font 44 x 19,5 x 6,5 cm. La présence de ces bâtiments témoigne néanmoins d’une occupation qui a peut-être été continue depuis le XIème siècle ; il semblerait en tout cas que cette ville ait été relativement importante lors des derniers siècles étant donné les aménagements dont elle a fait l’objet.

Deux ajouts à la liste initiale des 43 forteresses d’Anawratha viennent compléter la réalité des postes militaires de la période de Pagan : Ngasaunggyan marquait la frontière nord du pays birman ; Myogyi, l’une des premières fondations de la future capitale Toungoo, a été ajoutée par G.H. Luce en référence à des inscriptions qui la mentionnent ²⁷⁴ .