Myingondaing

Placé au centre des 11 khayaing, Myingondaing est un site de grande ampleur. Les vestiges sont situés au nord de l’actuel village. La ville ancienne est implantée tout au bord du Panlaung qui effleure l’angle nord-ouest de la fortification, au point de rencontre entre la rivière et de deux autres petits cours d’eau : le Dan Chaung et le Tongyi Chaung (cartes 6 et 19). Ce dernier longe les deux tiers de la face sud et vient se substituer partiellement, sur ce côté, à la douve. Celle-ci, de largeur impressionnante suit le tracé des trois autres faces du rempart encore haut de plusieurs mètres (ph. 341-342, pl. CXII). L’espace intra muros est aujourd’hui occupé par de vastes champs de piment. Le secteur nord intra muros présente des vestiges d’édifices bouddhiques, ainsi qu’une structure de brique, trop ruinée pour être identifiée sans travaux de nettoyage mais considérée par la tradition locale comme un ancien palais, était en tout cas un bâtiment résidentiel a priori civil. Il est conservé aujourd’hui sous la forme d’un large tertre (ph. 347, pl. CXIV). Trois édifices religieux s’élèvent à proximité des restes de cette structure. Deux d’entre eux sont littéralement groupés, presque collés l’un à l’autre : le plus méridional devait sans doute être un stupa imposant, l’autre un temple à l’intérieur duquel le spectateur pouvait accéder puisqu’il reste un grand Bouddha assis, faisant face à l’est, récemment restauré et enduit de chaux (ph. 344 à 346, pl. CXIII-CXIV). La cella, avec sa haute statue de brique demeurent aujourd’hui à ciel ouvert, toute la partie est de l’édifice avec sa façade principale et son entrée ayant disparu. Plus à l’ouest, il reste les vestiges d’un petit stupa monté sur une plate-forme et précédé d’un escalier orienté à l’est lui aussi.

La structure même du rempart n’est que rarement et difficilement visible car une large butte de terre le recouvre, ainsi que des broussailles sur de nombreuses sections, et les briques, guère apparentes dans la totalité de leur dimension, n’ont pu être mesurées (ph. 343, pl. CXIII). Le plan de la vieille ville est rectangulaire et recouvre une étendue inégalée par aucun autre site de cette période parmi tous ceux dont j’ai pu lire des descriptions ou que j’ai pu relever moi-même. Il est allongé sur un axe nord-sud et sa longueur fait environ 880 m, tandis que sa largeur atteint au maximum 750 m, le tout formant un tracé de 2970 m environ et couvrant une surface de 61,3 hectares. La tradition locale rapporte que la ville aurait été fondée par l’une des épouses d’Anawratha et que celle-ci, pour avoir contredit le roi aurait été envoyée temporairement en exil dans cette forteresse, avant d’être rappelée à la cour 294 .

Figure 73. Myingondaing – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 73. Myingondaing – relevé des structures au sol (GPS)
Notes
294.

Scott 1901, part II, vol. 2, p. 330.