Myedu

Les vestiges de Myedu comptent parmi les mieux conservés de toute la région. La forteresse est implantée au carrefour de la rivière Mu et du canal qui porte le même nom (carte 8). La légende renvoie sa fondation à l’époque du Bouddha historique, et attribue sa création, de mêmes que huit autres sites de Birmanie centrale, au ministre Ratanathincha qui agissait sous les ordres du roi Insana, grand-père du Bouddha Gautama 310 . Son plan forme un rectangle assez proche du carré puisque sa longueur atteint 540 m environ, et sa largeur 470 m. Son périmètre dépasse quelque peu les 1900 m et sa surface, légèrement supérieure à celle de Sitha, couvre près de 24,30 hectares. Une large douve, aujourd’hui sèche et parfois cultivée, entoure l’espace fortifié (ph. 376, pl. CXXIII ; ph. 383 à 385, pl. CXXVI). La structure défensive, constituée de briques, est extrêmement massive (ph. 374-375, pl. CXXIII). Une brèche de la face est laisse clairement apparaître le mur qui mesure 5,5 m de large à cet endroit (ph. 381-382, pl. CXXV), tandis que dans une autre ouverture percée dans la face nord, le rempart atteint une largeur de 7,4 m. Les briques qui ont pu être mesurées, sauf hélas dans la longueur, sont d’un gabarit analogue à ceux que l’on voit sur les deux sites précédents avec une largeur de 20 cm environ mais une épaisseur un peu plus importante et qui varie de 5 à 6 cm. Les récits traditionnels relatent que la ville communiquait avec l’extérieur par quatre portes : celle de l’est se nommait Kyauk Daga, celle du sud Myinphyushin Daga, celle de l’ouest Salè Daga, et enfin celle du nord Sawbalu Daga. Neuf pagodes auraient été édifiées sur le site et dans les environs immédiats. Aujourd’hui, on en compte plus d’une trentaine, essentiellement concentrées au sud de la vieille ville, hors les murs. Un vaste réservoir, du nom de Kandawgyi et situé à proximité du rempart oriental, est considéré comme un aménagement contemporain de l’édification de la ville et de son rempart (ph. 380, pl. CXXV).

Figure 78. Myedu – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 78. Myedu – relevé des structures au sol (GPS)

Les sites qui vont suivre sont attribués à Narapatisithu par la tradition locale, mais nous n’avons trouvé aucune autre source historique se rapportant à leur établissement. Il faut donc aborder leur attribution et leur datation avec prudence, même si plusieurs possèdent des remparts clairement visibles. On verra d’ailleurs, le cas particulier de Ngayane qui présente une architecture bien différente des autres remparts que l’on a rencontré tant dans la région de Shwebo que dans le reste de la Birmanie. On considère néanmoins cette hétérogénéité avec un certain intérêt puisqu’elle nous donne des éléments non pas de comparaison mais de différenciation entre les périodes. Yetha, qui a été visité, ne possède pas de rempart connu. Le Département d’Archéologie semble avoir mené plusieurs campagnes de terrain afin de localiser d’éventuelles structures anciennes, mais sans succès.

Notes
310.

Williamson 1929, vol. A, pp. 224-225.