Sipottara

Cette forteresse, que toutes les sources locales s’accordent à attribuer à Narapatisithu, est la plus grande, en termes de surface, de celles qui ont été prospectées dans la région de Shwebo (cartes 8 et 18). Elle approche les 34,8 hectares. Son plan forme un carré légèrement trapézoïdal d’environ 600 m de côté pour un périmètre total de 2350 m. Le rempart de brique est bordé d’une douve, aujourd’hui sèche sur la plupart de sa longueur (ph. 386-387, pl. CXXVII). La structure défensive est assez massive : le mur a pu être mesuré dans une brèche de la face sud, percée près de l’angle sud-ouest, qui laissait apparaître les limites de sa largeur, et celle-ci atteint 2,8 m à ce point. Les briques ont une épaisseur variant de 5 à 6 cm et une largeur de 19 cm, ce qui nous maintient dans des proportions similaires aux sites précédemment évoqués. La face orientale semble, pour sa part, soit avoir fait l’objet de réfection, soit avoir bénéficié d’une protection renforcée puisque deux murs parallèles sont visibles dans une brèche. Le rempart est, dans son ensemble, conservé sur une hauteur assez importante et recouvert de terre à laquelle s’ajoute parfois une couverture végétale dense (ph. 389 à 391, pl. CXXVIII). Un ensemble de deux pagodes, cerné d’une enceinte percée de quatre portes monumentales et encadrées de deux lions, s’élève sur le site, dans le quart sud-ouest, à l’intérieur de l’espace fortifié. Ces édifices sont également considérés comme un ouvrage du souverain Narapatisithu, mais leur physionomie semble appartenir à un style architectural bien plus tardif.

Figure 79. Sipottara – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 79. Sipottara – relevé des structures au sol (GPS)