Ngayane

Comme nous l’avons déjà évoqué un peu plus haut, le rempart de Ngayane est une structure tout à fait à part ; il ne ressemble à aucune autre fortification que j’ai pu voir dans le pays, et semble être beaucoup plus tardif, peut-être de la dynastie Konbaung comme l’affirment certaines sources locales (cartes 8 et 18). Une pagode présente sur le site date d’ailleurs de cette période. Établi au bord d’une rivière, la face nord du rempart suit la berge du cours d’eau (ph. 392, pl. CXXIX) et les autres faces sont bordées d’une douve que l’on peut suivre sur presque toute sa longueur (ph. 393, pl. CXXIX ; ph. 397, pl. CXXX). L’espace fortifié est de taille réduite puisqu’il ne couvre que 4,6 hectares. Le plan est irrégulier et allongé d’est en ouest sur 330 m de long. Les carreaux de briques qui constituent ce rempart sont également de taille tout à fait inhabituelle, et de forme presque carrée puisqu’il mesurent 22 x 20 x 5 cm. Enfin, la présence de meurtrières percées dans la face sud est le fait le plus exceptionnel. Elles mesurent 78 cm de large par 173 cm de haut, et se ferment dans la partie supérieure par un système d’encorbellement qui leur donne une forme triangulaire (ph. 395-396, pl. CXXX). La végétation masquant une bonne partie du mur, je n’ai pu apprécier par moi-même le nombre de ces ouvertures aménagées dans le rempart, mais les habitants m’ont affirmé que de nombreuses meurtrières se comptaient à intervalles réguliers tout au long de la face sud.