Myingun

Également établie sur les berges de l’Irrawaddy, face à Minhla, cette ville aurait été construite en 1045 (cartes 9 et 23). La tradition locale ajoute que Sawlu, fils et successeur d’Anawratha, serait à l’origine de sa création et qu’il y serait mort. Une partie du rempart de brique est encore visible, mais la beauté du site tient en particulier dans ses constructions religieuses, temples et stupas (ph. 445 à 473, pl. CXLVII à CLV). Une trentaine d’édifices, tous semble-t-il de la période de Pagan, sont érigés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’espace fortifié. Parmi ces structures de briques, on rencontre des édifices à superstructure curvilinéaire, qui s’inspirent des modèles indiens, notamment de l’Orissa, des temples à pilier central, également des bâtiments de plan cruciforme qui imitent l’Ananda de Pagan. Le montage des briques, particulièrement dans le cas des arcs et des voûtes, est là encore assez caractéristique de cette période et s’apparente directement aux édifices qui sont érigés à Pagan. Certains possèdent encore des traces de peintures murales à l’intérieur.

Figure 86. Myingun – relevé des structures au sol (GPS)
Figure 86. Myingun – relevé des structures au sol (GPS)

Il reste du rempart les faces sud et est (ph. 442-443, pl. CXLVI). On ne sait si la face ouest a un jour existé ou si les eaux de l’Irrawaddy l’ont emporté, ou encore si le fleuve se substituait à la face occidentale de la ville. La fortification qui demeure en place aujourd’hui est donc incomplète, puisqu’il manque également la face nord et l’angle qui la reliait au mur oriental. Le tracé est conservé sur près de 700 m, et la surface minimum reconstituée avoisine les 12,5 hectares. La section du rempart qui se trouve à proximité du fleuve, c’est-à-dire la partie ouest du mur sud, est particulièrement massif. Le module de brique utilisé est, dans ce cas encore, similaire à celui que l’on retrouve sur les autres sites fondés à la période de Pagan, et mesure ici 40 x 19 x 5,5 cm. Les traces d’une douve sont également visibles à certains endroits (ph. 444, pl. CXLVII).