Hkrit

Cette ville, qui est la plus septentrionale des implantations de la région mais qui fut également la plus brève, est majoritairement peuplée de Chins à l’heure actuelle et n’est plus qu’un modeste village reculé (carte 10). Les vestiges sont peu nombreux mais relativement intéressants. On voit, encore aujourd’hui, les restes d’un rempart de terre qui se résument à un unique mur rectiligne. Celui-ci s’étend parallèlement au fleuve et suit un tracé nord-est / sud-ouest. Le départ de ce mur, visible mais inaccessible à cause de la végétation s’intercale entre deux collines ; on peut néanmoins le suivre sur environ 700 m (ph. 509 à 513, pl. CLXVII-CLXVIII). Il est également possible que la fortification ait intégré et utilisé les particularités topographiques du site dans son tracé. Pourtant en 1970, Thin Kyi donne une description de la ville à partir de photos aériennes et les vestiges du site semblent avoir formé un ensemble plus complet ³⁸⁴ . Toutefois, il faut préciser qu’aucune vérification de terrain n’a pu être menée à l’époque et que la description n’a pu se fonder que sur la lecture d’images. Le plan aurait formé un carré de 400 m de côté, bordé d’une douve étroite ; au sud de cette structure, l’auteur mentionne la présence d’un double rempart long d’un peu plus de 1000 m. Cette description s’accorde assez mal avec les vestiges que nous avons prospectés en 2002 ; peut-être que le mur de terre que nous avons relevé appartient à cette double structure protégeant la ville au nord. Par ailleurs, Thin Kyi n’évoque pas la présence du stupa de grès bien visible sur le site : de plan octogonal, à environ 400 m de là au nord-ouest de ce mur de terre (ph. 514, pl. CLXVIII). Sa superstructure est en partie ruinée et effondrée, mais l’édifice témoigne encore d’un passé sans doute plus lumineux que la situation présente de ce village isolé. La tradition, fort vraisemblable, fait remonter l’édification de ce stupa de pierre à l’époque où Hkrit jouissait de son statut de capitale.