Mokti

Le rempart de Mokti a fait plusieurs fois l’objet de recherche, notamment du Département d’Archéologie, mais les prospections n’ont pas donné les résultats escomptés : retrouver les limites de la ville avec son rempart (carte 11). Quelques découvertes qui ont été faites sur ce site ne sont toutefois pas inintéressantes. Tout d’abord, la pagode Shwe Mokti, qui est une construction moderne, est implantée sur un petit promontoire qui recouvrirait les vestiges d’un ancien palais qui serait, d’après l’histoire locale, contemporain au rempart. Si cette tradition est exacte, cela implique que ce point est géographiquement situé à l’intérieur de l’ancienne fortification, et que, par conséquent, on détiendrait la localisation exacte de la vieille ville. Lors du creusement d’un puits domestique, les habitants ont retrouvé des briques accompagnées de tablettes votives en terre cuite de culte bouddhique. Une monnaie de forme circulaire, d’un diamètre atteignant 6,5 cm, a également été fortuitement retrouvée sur le site (l’endroit exacte de cette découverte ne nous a pas été précisé - ph. 553, pl. CLXXXI). Les carreaux de brique sont de grande taille et correspondent à des modules d’environ 40 x 20 cm, et plusieurs d’entre eux portaient des estampes circulaires (ph. 551, pl. CLXXXI). On retrouve ce type de module sur la plupart des sites antérieurs au XIème siècle, comme dans l’ancienne ville môn Ayetthema, ou sur des sites pyu de Birmanie centrale. L’une de ces tablettes est visible au monastère : elle est en terre cuite moulée, mesure environ 10,5 cm de large et 14 cm de haut, et porte une inscription, qui semble être en écriture thaïe, de deux lignes sur la partie inférieure de la face décorée (ph. 554, pl. CLXXXII). La monnaie porte des lettres probablement birmanes et semble très tardive. On connaît également à Mokti de nombreuses tablettes votives en terre cuite, portant des dédicaces en langue môn, qui furent rédigées par deux gouverneurs que le roi Kyanzittha (1084-1113) avait nommé à Tavoy 395 . Enfin, une dernière découverte a été exhumée dans un champ il y a une soixantaine d’années : une stèle en grès sculptée d’un Visnu à quatre bras sur Garuda qui marque aujourd’hui l’entrée de la ville et qui est considéré comme son génie protecteur ou nat. La divinité porte, entre autres attributs, une massue dans sa main droite (ph. 555-557, pl. CLXXXII).

Notes
395.

Luce 1969, vol. I, pp. 27 et 100.