Les épreuves globales permettent d’approcher plus facilement de façon clinique le sujet. Nous venons de le voir à propos de l’examen du fonctionnement cognitif. Nous y reviendrons avec la clinique spécifique des tests projectifs, qui intègre de manière explicite les aspects affectifs de la personnalité. Mais nous voudrions parler d’une autre façon de conduire une approche clinique.
Il s’agit bien pour aller au plus près de la singularité du sujet de l’approcher avec assez de souplesse. Une façon de mettre du jeu dans la conduite de l’évaluation, une façon d’introduire de l’interaction, serait de s’adapter aux feed-back renvoyés par le sujet. Ceux qui veulent ne rien abandonner de la standardisation, se contenteront d’adapter la succession des tests aux réponses du sujet (Zazzo et l’examen progressif). D’autres comme A. Rey, se réserveront un deuxième temps clinique où ils reviendront dans un échange libre sur les réponses précédentes du sujet. Piaget lui privilégie l’interaction aux dépens de la standardisation. On a remarqué que, comme nous l’annoncions au début, tous ces psychologues ont privilégié le domaine cognitif. Il s’agit ici de nous centrer sur les interactions cognitives. Nous changerons plus loin de dimension en intégrant à cette dynamique les interactions affectives, inter-psychiques et intra-psychiques 696 . Cette progression dans la place donnée aux interactions dynamiques, va constituer la ligne directrice de ce chapitre.
Nous l’avons dit les épreuves du type Binet Simon, pour atteindre l’intelligence, multiplient les épreuves diverses qui mobilisent chacune, en proportion sans doute variable, différentes parties –fonctions, étages, selon les modèles- de la personnalité. Elles ne sont donc jamais purement « intellectuelles », cognitives. Certaines ont une valence projective très forte. Ainsi dans le Binet-Simon : les gravures à interpréter et les histoires à compléter. Binet et Simon avaient bien relevé la valeur toute particulière de la première : « Il existe bien peu d’épreuves qui soient aussi fécondes en renseignements (…). Nous le mettons au-dessus de tous les autres ; et s’il ne fallait en conserver qu’un, nous n’hésiterions pas à choisir celui-ci », cité par R. Zazzo, 1966, p. 126.