Vers le sujet. L’approche clinique par dans la conduite de l’examen

Dans la partie précédente nous espérons avoir montré qu’une des façons d’aller vers le sujet était d’accepter de le rencontrer avec des épreuves composites et floues. Une clinique à la Binet dirions-nous. Après Binet les exigences de standardisation se sont faites plus fortes. Sensibles à l’air du temps, mais attentifs à la clinique, cliniciens eux-mêmes, certains de ses successeurs ont dû chercher un nouveau compromis. Ils l’ont fait en utilisant la durée de l’évaluation.

Une méthode d’investigation est opérationnellement clinique disions-nous dès lors qu’elle permet de suivre au plus près le fonctionnement psychique du sujet, de s’y adapter, de s’y accommoder pour utiliser le mot de Piaget. Une évaluation utilisant des épreuves standardisées peut ouvrir sur une pratique clinique dès lors qu’elle est conduite de façon à s’adapter au fur et à mesure, à se guider sur ce qu’elle découvre du sujet  Pour satisfaire aux exigences de la clinique et se rapprocher du fonctionnement particulier du sujet, des psychologues aussi reconnus que A. Rey à Genève ou R. Zazzo à Paris ont mis l’accent sur le caractère progressif de l’évaluation psychologique. Son déroulement n’est pas fixé à l’avance, mais orienté par les précédentes réponses du sujet.

La psychologie clinique  pour A. Rey c’est : ‘«’ ‘ une méthode d'analyse qui a tout avantage à s'appuyer sur une testologie précise mais qui la domine par son but et sa procédure. Il s'agit de comprendre et d'expliquer l'état et le fonctionnement psychologiques d'un individu en réduisant progressivement ses particularités les plus évidentes à des phénomènes plus simples et à leurs causes décelables ’» ⁶⁹⁷ . Il préférait cependant parler d' ‘«’ ‘ analyse expérimentale progressive ’», plutôt que de méthode clinique, trouvant cette expression trop connotée par la pathologie.