Le fonctionnement mental. Vers une dynamique globale

Arrêtons-nous un moment pour faire le point. Jusqu’à présent nous n’avons abordé la méthode clinique que dans son application à l’analyse cognitive pure. Mais nous savons que toute analyse particulière ne prend vraiment de sens que rapportée à la personnalité globale du sujet. La clinique doit être casuistique et holistique. Pour être complète l’analyse du fonctionnement mental doit donc prendre en compte la « personnalité affective » du sujet. L’évaluation complète du fonctionnement mental d’un sujet, ne peut être aboutie qu’avec l’intégration de la dynamique affective, c’est à dire l’appréciation des interactions affectives considérées tant du point de vue inter-subjectif ( interactions entre les deux personnes, à divers niveaux, cognitif, émotionnel, fantasmatique ) que du point de vue intra-subjectif (interactions primaire-secondaire, souplesse du moi ).

Cette nécessité n’avait pas échappé aux psychologues mais ils ne disposaient pas toujours de grilles d’analyse théorique et pratique pour étayer leur réflexion. Nous parlerons d’abord de deux tentatives qui ont ouvert ce chemin, S. Bourgès et J. Guillaumin. Tous deux ont travaillé sur l’examen psychologique, mais chacun d’eux y a apporté une contribution spécifique.