Nous ne ferons ici que quelques remarques. Il était obligé que la victoire globale du discours de l’intégration sur celui de l’orientation ait des conséquences sur les orientations spécialisées. Le dernier texte sur l’intégration 850 dit que l’on ne peut déroger à cette règle ‘«’ ‘ que si, après une étude approfondie de la situation, des difficultés importantes rendent objectivement cette intégration impossible ou trop exigeante pour l ‘élève ’». Et dans ce cas des solutions alternatives à l’orientation en établissement doivent alors « impérativement » être proposées aux familles. Il s’agit des C.L.I.S., en école élémentaire et des U.P.I., en collège et lycée, qui permettent de prolonger encore l’intégration.
La prégnance du discours de l’intégration rend donc plus difficile la construction d’un projet d’orientation vers l’enseignement spécialisé, construit en commun, parents et enseignants réunis. Pour les parents une « orientation » ferme a priori l’horizon. C’est un travail difficile de leur faire voir là une « ouverture ». Combien ils préfèrent a priori le projet d’intégration dans le cycle normal qui « tire leur enfant vers le haut », même quand leur enfant montre, par des signes évidents à tous, qu’il est en train de se fermer à une intégration devenue trop pesante pour lui. C’est tout le rôle du psychologue médiateur d’éviter la rupture et le conflit et de maintenir l’échange. C’est une tâche difficile qui le place aussi en position de devenir le bouc émissaire. Il sera aidé si le projet a été bien construit avec des objectifs suffisamment précis et objectivement évaluables.
Circulaire numéro 2002 – 111.