Psychologie du Moi et psychologie scolaire

On a vu que nous associons la réhabilitation de la psychologie du Moi et celle de la psychologie scolaire. L’Ego-psychology, nous avons essayé de le montrer, avait raison de mettre l’accent sur le rôle central du Moi dans le développement. L’Ego-psychology a eu aussi pour objectif de renouer le dialogue entre des psychologies en voie de divergence. Si la psychologie vivante se construit dans les rencontres et les interfaces, alors la critique de la psychologie comme mélange, métissage de savoirs plus ou moins assurés, tombe d’elle-même. La clinique est par le fait et par droit éclectique.

Le psychologue scolaire, par sa situation même, a toujours eu l’obligation de penser ces rencontres. Ce praticien généraliste est conduit à faire feu de tout bois, depuis les savoirs communs de la psychologie naturelle, jusqu’aux derniers acquis des recherches en laboratoire. Ce bricoleur, s’il s’agit d’aider les autres à penser, a cependant besoin de disposer d’une théorie provisoire. C’est ce à quoi nous avons tenté de contribuer. Face à l’éclatement de la psychologie en églises diverses aux langages cacophoniques, il nous a paru nécessaire de rappeler l’existence et la nécessité d’un langage commun, d’une pensée de base. Cette interface, cet espace de rencontre, est la maison commune à partir de laquelle chaque psychologie pourra partir dans une voie différente, mais restera le havre où elles pourront toujours se retrouver. Car la diversité n’est pas un défaut, elle est même un facteur de progrès et de créativité mais surtout au moment où l’on se retrouve. Encore faut-il se retrouver.