L’Europe du XVIIIème siècle est celle des Salons et de la conversation 987 , un espace où l’on dialoguait et où l’esprit circulait.. C’est un monde où les frontières sont encore poreuses. Un Eugène, Prince de Savoie-Carignan, né et élevé en France, peut devenir l’»Achille français” des Habsbourg, un Saxe, Hermann-Maurice, né Koenigsmark à Dresde, élevé par un d’Alençon, amant d’Adrienne Lecouvreur, devient Maréchal de France, un Ligne Charles Joseph, viennois de naissance est ‘«’ ‘aussi à l’aise à Berlin qu’à Varsovie, à Saint-Petersbourg qu’à Versailles’ ». 988 C’était avant que les passions nationalistes ne dressent des barrières guerrières entre les pays. Et ce siècle où les frontières n’élevaient pas des remparts entre les peuples, est aussi celui, le dernier peut-être, à avoir réussi à intégrer l’intellect et le sentiment. C’est de tous ces échanges et passages que vient la vitalité de pensée du XVIIIème.
P. Quillet à la page 9 de son introduction au livre de Ernst Cassirer sur « La philosophie des Lumières ».
A la différence de notre siècle, on conversait «en personne’, et non par voie numérisée.
M. Fumaroli «Quand l’Europe parlait français”, Fallois, éd. de poche, 2001.