La formation initiale

Les dérives portent sur toutes les inégalités d'accès au droit à la formation 43 :

  • Les parcours scolaires différenciés : Les niveaux de formation obtenus restent très marqués par l'origine sociale. Sur 10 enfants ayant des parents chefs d'entreprise, professions libérales, cadres, 9 obtiennent le baccalauréat et près de 8 un diplôme d'enseignement supérieur. Mais la moitié des enfants d'ouvriers (54 %) ne réussissent pas au baccalauréat et moins de 4 sur 10 accèdent à l'enseignement supérieur.
  • Les parcours professionnels multiples : Près de 8% des jeunes quittent encore l'école sans le niveau minimal de qualification (CAP ou seconde). La proportion était cependant de 15 % en 1980 et 25 % en 1970. Elle tend à se stabiliser depuis le début des années 90, signe supplémentaire de la difficulté à poursuivre la lutte contre les inégalités. 68 % des jeunes concernés sont des enfants d'ouvriers, de personnels de service et d'inactifs. La plupart ont eu des difficultés tout au long de leur courte scolarité ; 79 % étaient déjà en retard avant d'accéder au collège. Ces échecs scolaires constituent des handicaps importants lors de l'entrée dans la vie professionnelle, d'autant plus que la demande des employeurs en matière d'instruction s'est accrue. Le début de carrière est donc difficile pour les non-diplômés qui, le plus souvent, ne disposent pas de l'aide des réseaux familiaux de relations.
  • L'imprégnation déterminante du milieu familial : Les écarts de réussite des enfants dans leur parcours scolaire ne sont pas seulement liés à la profession des parents, mais à un mode de vie plus ou moins enrichissant : activités, discussions, rencontres, voyages, utilisation des médias… La transmission du "capital culturel" au sein des famille revêt donc une importance considérable.

Notes
43.

MERMET G. – Francoscopie 2003 – Editions Larousse p. 112-113