IMPLICATIONS DE LA PERSONNALISATION

  • Créer la cohésion dans un groupe

Un groupe de formation est, avant tout, un rassemblement de personnes et, en un sens, il obéit à un certain nombre de règles de conduite. La question majeure qui se pose est la suivante :

Comment une collectivité d'individus se transforme-t-elle en groupe cohésif ?

En règle générale, la cohésion du groupe se construit en amont par la définition des besoins, la formalisation des objectifs, la préparation d'un contenu cohérent. Cependant, elle naît aussi de la rencontre formés-formateur, de la vigilance ainsi que de l'attention de ce dernier à agir en intelligence de situation.

Cela signifie, pour lui –dans le cas de la personnalisation- d'être au fait des phénomènes de groupe, de les appréhender avec justesse, d'être clair avec lui-même sur ses projections, ses peurs, ses doutes et ses envies. Il doit également prendre en compte la découverte de chaque personne et son environnement, afin de veiller en permanence à la replacer devant ses propres problématiques. En un mot, il devra "nettoyer ses lunettes" (selon l'expression de Vincent LENHARDT) pour faire en sorte d'accompagner la dynamique du groupe et traiter chacun d'eux selon une réponse adaptée à l'attente exprimée ou implicite : un véritable travail de détection, où l'intuition et l'art du questionnement doivent prédominer.

  • Prendre appui sur le cadre institutionnel

Il convient de souligner l'importance du cadre institutionnel dans lequel s'inscrit la formation personnalisée, tout particulièrement du point de vue des normes sociales et des habitudes en vigueur. Le soutien de l'institution valorise-t-il ce type de formation ?

On pourrait ajouter :

  • d'une part, que ce soutien est d'autant plus efficace que les acteurs (cf. expérimentation cas n°3) ont déjà vécu antérieurement ce type d'animation (ateliers, coaching…)
  • d'autre part, que l'institution le valorise ou, en tout cas, valorise les modes de relations qui la caractérisent (attention à la personne, résolution de ses problèmes, suivi coopératif..)..

Sans ces deux conditions, il est probable que la stratégie de personnalisation risque de trouver des résistances (cf. expérimentation cas n°2), et même d'aller vers l'échec. On peut même considérer qu'elle relèverait alors de l'exercice délicat du changement dans la continuité, c'est-à-dire d'un équilibre à trouver entre la nécessité de prendre en compte la culture de l'institution (et de ses acteurs) et celle de faire évoluer cette culture.