II.13/ L'IMPLICATION POUR LA PRATIQUE

Le travail et la réflexion accumulés depuis 1989 nous ont paru suffisamment conséquents et actuels pour en entreprendre une mise à disposition d'un public de formateurs au travers de l'expérimentation ci-après.

Pour donner le ton de notre démarche, pointons, par exemple, quelques questions omni-présentes lors de nos travaux en entreprises :

A la didactique ? à la transmission elle-même, ou bien à l'art de retransmettre ? ou au trois par concomitance ?

Ces interrogations apparemment banales, simples mais récurrentes, de la formation personnalisée ont profondément évolué dans le sens de leur mission vis-à-vis de la société. Vu le contexte actuel, les trois missions de base de l'école, revendiquées aussi par la formation personnalisée : accès à la culture, formation du citoyen, préparation au monde du travail, sont en forte tension. Le poids des problèmes d'adaptation, d'insertion et d'exclusion met sur le devant de la scène le souci d'employabilité.

Notre finalité est de considérer l'acte de personnalisation comme un levier indispensable pour identifier, mesurer, suivre, l'évolution des situations d'apprenance. Elle annonce une méthodologie de la façon d'apprendre, qui doit correspondre à une demande de fond. Quant à sa mise en œuvre, elle requiert le respect d'une déontologie.

Dans un monde toujours pensé sur un mode platonicien, n'est-ce pas remettre en cause les rôles traditionnels des différentes institutions que de les métisser par le prisme de la personnalisation, cette dernière étant entrevue comme une dangereuse bascule du processus pédagogique ?

Dépassant le plan de la pédagogie, dont elle signifie le passage de l'enseignement collectif unique à un accès aux savoirs sur un mode personnalisé, autonome et coopératif, on entend considérer la personnalisation comme le pivot du dispositif de la formation : le formé devient apprenant-acteur, le transmetteur devient facilitateur et l'acquisition des savoirs développe le "faire ensemble" .

Si on considère aussi, et plus particulièrement, que la situation de travail est un lieu de développement de compétences (mais aussi parfois de sclérose), cela repose, de façon aiguë, la question de l'articulation entre les moments, les lieux et les formes d'apprenance et des rôles précis des différents organismes et institutions, et donc des formateurs.

Il s'en suit deux grandes conséquences pour les professionnels de la formation :

Reste aux chercheurs, aux professionnels, au financeurs, à explorer cette opportunité pour répondre aux défis de la compétence.

Pour comprendre un changement, il faut bien identifier la situation de départ et la situation d'arrivée 53 .

Notes
53.

CAFOC de LYON – "Personnalisation de la formation" – Livret 1 – Juin 2001