Tout au long de cette thèse, nous avons indifféremment traité du formateur (qui lui-même devait installer une didactique et une pratique pédagogique) et du sujet-apprenant. Il nous faut aborder maintenant la "formation du formateur" en personnalisation.
Notre expérimentation en la matière, associée à notre recherche, nous amène à considérer qu'il n'est pas réaliste de "ficeler" une formation en terme de supervision stricto-sensu. En effet, il est difficilement réaliste de transmettre et d'agglomérer :
Il reviendra au formateur d'aller lui-même constituer son cursus mais également son back-ground dans deux grandes orientations :
Le temps viendra où toute personne sera formatrice d'elle-même et de l'autre. Pour l'instant, le formateur devra se considérer comme un artisan, ou un professeur de gymnastique, se limiter au faire avec et au faire-faire.
Il devra travailler sans morgue, sans filet, les mains nues, conscient de la précarité des équilibres. Il deviendra un "cherchant" qui décloisonne les disciplines et les catégorisations habituellement pratiquées dans l'enseignement et la formation.
Rayonner, donner du sens, se sentir pris en compte, être présent, saisir l'opportunité, rebondir sur un fait ou une réflexion, ce sont des états que seule la vie peut apporter et auxquels le formateur devra porter une attention toute particulière.
Elle fournira néanmoins des apports conceptuels et des pratiques. Leurs fondements doivent conduire le formateur à se mettre au niveau du sujet-apprenant, en oubliant ses propres connaissances/certitudes et à instiller des compétences pour hisser le sujet-apprenant vers des objectifs de performance.
On trouvera dans des formations au coaching ce type de progression. "La personne apprend progressivement le maniement du curseur sur le continuum qui va de son expertise particulière à laquelle elle renonce progressivement jusqu'à ce que Vincent LENHARDT 58 appelle "le coachning personnalisé".
Pour le formateur, le véritable enjeu n'est pas le management de sa propre résistance au changement mais bien celui de la production d'un changement, susceptible de l'intéresser et de le propulser vers la capitalisation de nouveaux savoirs. Ses freins au changement viennent souvent du fait qu'il estime ne pas trouver assez d'avantages à un nouveau comportement basé sur l'apprenance permanente.
Il devra entamer une recherche l'amenant à se confronter à d'autres cherchants et professions qui approchent de près la complexité de l'être, aussi bien dans les domaines de la psychologie, de la sociologie, de la philosophie, de la neuro-biologie que du théâtre, du dressage de chevaux, du voyage.. ou encore de l'histoire des religions…
Le formateur devra se doter d'une grille de lecture, de systèmes d'analyse, de systèmes experts et d'autres outils qui constitueront son bagage technique : P.N.L., A.T., analyse systémique, gestion des conflits, dynamique de groupe, en résumé des cours basés sur la gestion des ressources humaines.
LENHARDT V. – op. cité.