3.2.1 L’apprentissage ‘idéal’

Si l’on reprend la question de l’immersion, les résultats du tableau précédent servent à confirmer ce qui est dit ailleurs dans le questionnaire : une majorité d’apprenants (groupe 1 : 7/12 (58.3%) ; groupe 4 : 9/17 (52.9%)) mentionnent « l’immersion dans le pays », comme l’apprentissage idéal d’une langue. Si le simple fait d’aller vivre dans le pays où la langue cible est parlée, sans y faire un véritable travail sur la langue, n’implique pas nécessairement que l’on parviendra à maîtriser cette dernière, une telle représentation n’est cependant pas aussi gênante qu’on pourrait le penser, dans la mesure où elle ne constitue pas une entrave pour l’apprentissage en cours dans le pays natal. Ce qui est à interroger, par contre, est le genre de représentation, telle : « d’apprendre sans effort avec une immersion dans le pays de la langue ».

Notons cependant, le fait que 3 apprenants de groupe 1 (25%), et un seul apprenant de groupe 4 (5.9%), sont également conscients que la simple ‘immersion’ ne suffit pas, et qu’un ‘apprentissage’ s’impose. Ainsi, l’apprentissage idéal d’une langue pour eux serait  « de partir dans le pays où est parlée la langue et s’immerger totalement, et avoir des cours de cette langue dans le pays » ; « forcément un peu laborieux au début, mais basé sur une technique d’immersion ensuite » ; « de pouvoir faire des échanges linguistiques pour s’immerger dans la langue et continuer cet apprentissage en France avec des professeurs anglais » ; « l’immersion totale avec des leçons de grammaire de temps en temps ». Nous voyons ainsi apparaître une opposition entre l’apprentissage ‘naturel’, « sans effort » et quelque chose de plus « laborieux », ce qui se rapproche de l’hypothèse acquisition-apprentissage de Krashen (the Acquisition-Learning hypothesis) que nous avons vue précédemment.