3.3.1 Les enseignants et l’utilisation de la langue maternelle en cours

Dans les réponses des enseignants nous avons pu constater une grande cohérence chez l’équipe enseignante :

  • « Essentiellement, sauf quand ils veulent savoir un mot dans la langue (what is the English for ‘bon appétit), quelquefois il faut montrer qu’une traduction ‘mot à mot’ ne correspond pas »
  • « Si on veut progresser dans une langue, il faut l’utiliser, par contre, surtout avec les débutants et faux débutants, un peu de traduction des nouveaux mots est utile »
  • « Il est préférable la majorité du temps » ; « Autant que possible »
  • « Afin de sensibiliser l’oreille des étudiants à l’anglais »
  • « Avec de rares exceptions et selon le niveau de l’apprenant (traduction d’un terme précis, travail sur la métalinguistique), encourager une réflexion dans la langue, mettre l’accent sur la communication, ne pas traduire mot à mot, rentabiliser le temps en cours ».

Il y a une seule réponse ‘partagée’ : « Oui – la plupart du temps, cependant ils se remettent souvent à parler en français lors des discussions particulièrement difficiles – dans ce cas, mieux vaut leur demander d’au moins faire un résumé en anglais – ce qui n’est pas idéal ».

La contradiction réside dans le besoin de complexité en salle de cours : partant de l’hypothèse que l’on n’est efficace dans une chose en étant efficace dans l’autre, il faut savoir quand il est souhaitable de passer par la langue maternelle des apprenants, et quand cela ne l’est pas. Puren (2004) remarque que le seul moyen de gérer les besoins contradictoires, c’est de les faire en alternance : un bon enseignant est donc quelqu’un qui sait faire parler les étudiants, mais aussi les faire taire, faute de quoi ils se mettraient à parler dans leur langue maternelle.