3.5.2 Travailler en dehors des cours

Notons, cependant, en ce qui concerne les représentations des apprenants sur le travail en dehors des heures de cours, l’existence de ce qui peut, d’un premier abord, sembler une contradiction :

Du travail devrait être donné après chaque cours :
D’accord Pas D’accord Partagé
Groupe 1 (niveau B2-C1)  2/12 (16.7%) 10/12 (83.3%)
Groupe 4 (niveau B1-B2) 3/17  (17.7%) 14/17 (82.3%)
Enseignants 2/7 (28.6%) 2/7 (28.6%) 3/7 (42.9%)

Nous ne voyons guère de différence entre les deux groupes : la grande majorité des apprenants étant contre recevoir du travail à faire en dehors des cours. Or, ces mêmes individus avaient préalablement répondu dans l’affirmatif quant au besoin de s’investir davantage dans leur apprentissage. Nous suggérons qu’il peut y avoir plusieurs raisons à cela :

Ainsi, il est intéressant de noter, de nouveau, l’importance du côté affectif dans la construction de représentations : « par contre des livres à lire, c’est sympa ». Cet apprenant a une représentation de quelque chose qu’il aime faire – lire des livres – n’étant pas vu comme du vrai travail, mais comme quelque chose de ‘sympa’. De plus, nous voyons ici apparaître, encore une fois, le fait que les apprenants du groupe 1 soient conscients de la nécessité d’un parcours différencié : « on a déjà assez de travail, chacun doit progresser à sa façon », et nous voyons la même chose apparaître en groupe 4 : « chacun a son rythme et ses lacunes ». La variété des approches à ce sujet, rend ce besoin encore plus apparent : « mais il faudrait au minimum relire les notes qu’on a prises au cours précédent » ; « pas après chaque cours, mais de temps en temps, cela permettrait de garder un contact avec la matière », jusqu’à un définitif : « pas le temps ».

Il est intéressant de noter une réponse : « on en a assez avec les projets ! », qui semble prétendre parler non seulement pour lui-même, mais pour d’autres de ses camarades aussi, et qui est pourtant la seule référence aux projets parmi les 29 membres des deux groupes. Ceci montre l’intérêt de fournir ce genre d’opportunités de réflexion aux apprenants, afin qu’ils puissent relativiser leurs représentations, en les comparant avec celles des autres.

Notons deux réponses de la part d’enseignants, qui sont contre une approche systématique du travail en dehors des heures de cours, géré uniquement par l’enseignant : » l’apprenant doit apprendre a gérer l’apprentissage de la langue lui-même, c’est lui qui doit décider ce qu’il faut apprendre » ; « pas forcément, au moins pas forcement le même travail pour chaque élève, leur encourager à faire un peu d’anglais plusieurs fois dans la semaine ». Vu de cette manière, les réponses de la part des apprenants des deux groupes, en faveur d’un travail systématique après chaque cours, pourraient indiquer un manque d’autonomie et un besoin d’encadrement : « il faut travailler la langue pour s’améliorer et sans travail fixe on ne ferait pas d’anglais sauf 2h/semaines ». Nous voyons, cependant 3 réponses venant des apprenants du groupe 4, du genre : « le travail fait en cours devrait être suffisant ».