4. Vers un apprentissage plus efficace

L’organisation du travail

Bien que nous avons entrepris cette première recherche sur les représentations en fin d’année, dans une optique plutôt évaluative, et dans un souci de réflexion autour de l’année à venir, il nous semble logique, dans l’idéal, d’aborder un ‘travail sur les représentations’ en début d’année, afin que l’apprenant tire le meilleur profit de son apprentissage par la suite. Mais nous ne devons pas pour autant négliger une réflexion sur les différents moyens d’aborder ce sujet. Plusieurs questions s’imposent : faut-il travailler sur les représentations en parallèle lors des cours ‘classiques’, les aborder uniquement lors de la semaine ‘accélérée’ avant de commencer l’année, voire même aller jusqu’à mettre en place un dispositif d’autoformation autour d’un CRL, avec pourquoi pas un conseiller en langues pour organiser des ateliers spécifiques?

La mise en place d’une semaine ‘accélérée’ suppose de résoudre ces contradictions, apportées par différents types de contraintes, tant au niveau temporel qu’au niveau pédagogique. Nous avons vu que l’équipe enseignante considère qu’un tel travail, effectué de façon accélérée au début de l’année, avant le commencement des cours, privilégie l’efficacité de l’apprentissage par la suite. En outre, les étudiants, non encore accaparés par les autres cours, sont ainsi beaucoup plus réceptifs. De surcroît, il apparaît, d’après les commentaires informels émanant de collègues, que la semaine ‘accélérée’, au-delà des seuls cours de langues, est également perçue comme étant une initiation aux pratiques et aux exigences de la nouvelle communauté universitaire.

Compte tenu des contraintes temporelles, car la semaine ‘accélérée’ à CPE ne se compose que de 12 heures d’apprentissage au total, soit 4 séances de cours de 3 heures, elle ne permettrait bien évidemment qu’une initiation à des ‘opérations méta cognitives’. Or, après 3 ans de recherche-action (action research), Ellis & Sinclair (1989), suggèrent que seulement 30% d’une semaine intensive, et 10-15% d’un programme extensif, doit être consacré à un travail métacognitif, pour en optimiser son efficacité. Ceci se traduit par 3 - 4 heures lors de la semaine ‘accélérée’, suivi par 10 -15 minutes de travail d’apprendre à apprendre dans les cours de 2 heures par semaine pendant le reste de l’année.

Compte tenu de cela, et n’ayant pas de marge de manœuvre au niveau des horaires, le cursus étant déjà bien chargé, une amélioration qualitative, plutôt que quantitative, de la semaine accélérée, c'est-à-dire qui porte sur le contenu du programme, semble plus appropriée. Ceci nous amène à nous interroger quant à la meilleure approche à adopter à l’intérieur de la salle de classe, tout en tenant compte des représentations que nous avons recueillies.