4.1 Comment ‘changer’ les représentations ?

Si nous suivons Partoune (1999) - laquelle reprend une réflexion de Piaget : «‘  tout savoir est une construction du sujet en réponse aux sollicitations de l’environnement ’ » - nous acceptons alors l’idée que la connaissance est acquise dans l’action plutôt que par la transmission. Puisque personne n’approche un sujet la tête vide, un moment de conflit s’avère donc inévitable, au cours duquel de nouvelles informations vont remettre en question ce que nous croyions savoir. Un moyen donc de créer des situations propices à une acquisition de connaissance est de provoquer chez les élèves des conflits cognitifs.

‘« Former n’est pas enseigner une somme de connaissances, ni même un système de connaissances. C’est plutôt induire des changements de comportements, de méthodes, de représentations , d’attitudes » M.Fabre (1994), (je souligne).’

La nature même du concept de « conflit » implique de fortes perturbations, qui peuvent aller jusqu’à remettre en cause l’identité individuelle et son rôle au sein de la classe. Si notre objectif est d’arriver à un changement - et là Partoune (1999) parle de « ‘ gérer le paradoxe du changement (la continuité dans la rupture) ’ » - comment donc gérer au mieux  de tels conflits?

Selon Partoune, il s’agit « ‘ … d’enrichir les représentations, de les complexifier (pas de les corriger) en imaginant ’ ‘ un dispositif qui crée une rupture expérientielle ’ ‘ , changeant le cadre initial des représentations pour les questionner en vue de les dépasser… ’ ». Pour ce faire, il nous semble que deux axes principaux s’ouvrent à nous, et que nous allons appeler ‘changer dans la réflexion’ et ‘changer dans l’action’. Par là, nous ne voulons pas laisser entendre que ‘réfléchir’ n’est pas ‘agir’, mais tenons à différencier un travail de prise de conscience explicite, sur la métacognition, ainsi que les styles et les stratégies d’apprentissage, et un travail de découverte ‘active’, présent dans une démarche de travail par projet.