1.2. Les composantes de la mémoire de travail (MDT)

1.2.1. Le modèle de la MDT de Baddeley (1986, 1992)

Si, comme le relatent Petit et Zago (2002, p.392), « il existe différentes conceptions de la MDT, le modèle actuellement dominant en psychologie, en neuropsychologie et en neurobiologie est celui développé par Alan Baddeley ».

Dans son modèle de la MDT, Baddeley (1986, 1992) définit trois composantes  (cf. figure 5 : 1/ un administrateur central, assisté de deux systèmes auxiliaires (qualifiés de systèmes "esclaves") : 2/ la boucle phonologique servant au maintien des information verbales, et 3/ le calepin visuo-spatial pour le stockage des informations visuelles.

Figure 5 : Les composantes de la MDT selon Baddeley (1986, 1992)
Figure 5 : Les composantes de la MDT selon Baddeley (1986, 1992)

La boucle phonologique (phonological loop) est constituée d’un registre de stockage de capacité limitée. Les représentations mnésiques phonologiques maintenues dans ce registre déclinent passivement en moins de deux secondes. Afin de combler cette lacune, la boucle phonologique est régie par un processus d’autorépétition subvocal qui « rafraîchit » l’information. Ce processus assure la conversion d’un stimulus verbalisable (par exemple, un objet présenté visuellement) en un code phonologique. Nous reviendrons ultérieurement plus en détails sur le format de stockage (visuel, imagé vs verbal, phonologique) des représentations en mémoire.

Le calepin visuo-spatial (visuo-spatial sketchpad) est responsable du maintien des informations spatiales et visuelles ainsi que de la manipulation des images mentales. De même que la boucle phonologique, ce calepin se subdivise en deux composantes : un registre de stockage passif et un processus de rafraîchissement par répétition.

L’administrateur central (central executive) est un système de capacité limitée, chargé d’allouer aux systèmes asservis (boucle phonologique et calepin visuo-spatial) les ressources attentionnelles suffisantes. Son rôle est primordial : il sélectionne, coordonne et contrôle les opérations de traitement. Pearson et Logie (1998) soulignent l’implication de ce processeur central dans « la planification, la prise de décision, la résolution de problème, et certains aspects de la compréhension du langage » (p. 140).

Le modèle établi par Baddeley (1986, 1992) s’avère tout à fait pertinent pour appréhender le lien existant entre la MDT et l’activité d’imagerie visuelle. C’est ce dont il va maintenant être question.