1.3. L’incidence des troubles attentionnels sur l’émergence du PEC (expérience 3)

Cette troisième expérience vise à rendre compte du rôle de l'attention dans l'émergence du PEC, dans la copie de dessins complexes composés de formes géométriques élémentaires emboîtées et dans la résolution d'un problème d'exécution de ces mêmes dessins requérant l'intégration en mémoire d'informations visuo-spatiales locales (réplication de l’expérience 2). Nous avons vu qu’en situation de copie, l’émergence du PEC serait essentiellement liée au mode d’appréhension ou de structuration perceptive des stimuli, et mobiliserait alors peu les capacités mnésiques de l’enfant. En revanche, en situation de présentation morcelée ou partielle des stimuli, la mise en œuvre du PEC repose nécessairement sur la coordination des informations locales (prise en compte des deux images fournies), permettant une intégration cohésive des données du problème. Aussi, cette opération sollicite les ressources attentionnelles de l'enfant. Un déficit ou trouble attentionnel perturbant le maintien en mémoire des informations encodées ainsi que leur sélection (attention « discontinue »), et par conséquent l’intégration cohésive de celles-ci au sein d’une représentation globale, rendrait donc difficile le travail de planification de l’action sous-tendant l’élaboration de la stratégie de l’exécution centripète.

C’est pourquoi nous formulons l’hypothèse selon laquelle des enfants atteints de THADA (trouble hyperactif avec déficit attentionnel), présentant un tel déficit (groupe test), seraient moins enclins à adopter le PEC que des enfants normaux (groupe contrôle d’enfants ne présentant pas de déficit attentionnel) dans la tâche de coordination des informations locales, alors que dans la tâche de copie, l’émergence du PEC ne serait pas conditionnée par les capacités attentionnelles des enfants, celui-ci étant alors déterminé par le mode d’appréhension perceptive des stimuli explorés (interaction groupetâche).